Les couturières nord-coréennes quittent la République tchèque

Deux cents ouvrières originaires de Corée du Nord ont quitté la République tchèque depuis le début de l'année. Sur recommandation du ministère de l'Intérieur, les services d'immigration de la police ne leur ont en effet pas prolongé leur visa. A en croire la Télévision tchèque, un sort similaire attend les deux cents autres Coréennes encore employées dans différentes usines du pays.

Depuis quelques années, l'affaire revenait régulièrement sur le devant de la scène médiatique. Les journalistes s'inquiétaient alors du sort de ces couturières nord-coréennes et dénonçaient l'exploitation de ces jeunes femmes considérées par beaucoup comme des esclaves. Au nombre de 400 environ jusqu'à cette année, elles étaient dispersées à différents endroits du pays, où elles ne percevaient, disait-on, qu'un faible pourcentage de leur salaire. Selon des informations jamais confirmées, le reste de leurs revenus était ensuite reversé sur le compte de l'ambassade de Corée du Nord à Prague avant d'être encaissé par le régime de Pyongyang. En contrepartie, il s'agissait là également d'une main-d'oeuvre bon marché pour certaines entreprises tchèques et étrangères peu regardantes sur les conditions de travail et de vie de leurs employées asiatiques.

Toutes ces informations ont toutefois été partiellement démenties, mercredi, par la Télévision publique tchèque, qui affirme que, selon un audit réalisé par une société indépendante irlandaise, les Coréennes percevaient jusqu'à 25 000 couronnes par mois, soit environ 900 euros. A plusieurs reprises, les médias étrangers ont traité l'affaire accusant les sociétés d'employer des esclaves, mais sans que la police tchèque ne parvienne jamais à établir la preuve de l'exploitation des couturières.

Reste que les autorités tchèques s'en tiennent à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui inflige des sanctions à la Corée du Nord et cherche à isoler le régime dictatorial de Kim Jong-II du reste du monde. Voilà pourquoi le ministère de l'Intérieur a décidé de ne plus délivrer aucun permis de travail à tous les ressortissants originaires de Corée du Nord et de ne plus prolonger les visas qui arriveront à expiration avant la fin de l'année.

Selon Radio Free Asia, environ 70 000 travailleurs nord-coréens seraient dispersés dans le monde. Les données dont dispose le ministère tchèque de l'Intérieur faisaient état, en septembre dernier, de 402 personnes de Corée du Nord résidant légalement sur le territoire tchèque. D'ici quelque temps, leur nombre sera proche de zéro.