Réactions tchèques à l'essai nucléaire de Pyongyang

Photo: CTK

Tour d'horizon des réactions tchèques, dans le monde politique et la presse, suite à l'essai nucléaire nord-coréen.

Photo: CTK
Un acte « irresponsable », « regrettable », une menace pour la sécurité et la stabilité internationales, une porte ouverte à la prolifération des armes nucléaires, telles sont les réactions officielles de la République tchèque, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Alexandr Vondra, qui, suite à l'annonce de l'essai nucléaire nord-coréen, s'est allignée sur le concert de condamnations qui ont résonné de par le monde.

Dans l'édition de mardi du quotidien économique Hospodarske noviny, le commentateur Milan Slezak s'interroge : « La Corée du Nord est-elle plus dangereuse aujourd'hui, depuis qu'elle a mis ses menaces à exécution ? » Comme toujours dans le cas de la Corée du Nord, la réponse est, d'après lui, « incertaine ». Il rappelle que la véracité quant à la réussite du test nucléaire reste floue, puisque c'est la Corée qui l'affirme. Alors, la Corée du Nord est plus dangereuse qu'auparavant, « sans représenter un danger direct », ajoute-t-il toutefois tout en mettant en garde que cette remarque n'est valable que « pour l'instant ».

D'après Petr Suchy, expert en politique de sécurité, interrogé par le quotidien on-line Aktualne.cz, cet essai nucléaire de Pyongyang n'aura pas de conséquences directes pour la République tchèque, en tout cas pas dans l'immédiat. Par contre, à long terme, la question est tout autre. Il rappelle que la Corée du Nord excelle dans l'art de faire chanter les pays développés, dont fait partie la République tchèque, sur les questions économiques, dans le domaine de l'aide humanitaire et de l'importation de matières premières et alimentaires.

Le commentateur du quotidien Pravo, quant à lui, insiste sur le « soufflet » de Pyongyang aux grandes puissances mondiales, notamment le voisin chinois, qui n'ont désormais plus d'autre alternative que de chercher une manière de s'entendre avec le régime nord-coréen. Interrogé par Lidové noviny, le spécialiste de la Corée Petr Blaha estime que l'aspect symbolique joue aussi pour beaucoup dans cet événement : pour le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, il y va de son prestige personnel, dans le pays mais aussi sur la scène internationale, alors que depuis la guerre de Corée, il n'existe qu'un armistice avec les Etats-Unis. « La Corée du Nord tente de négocier directement avec les Etats-Unis », note Petr Blaha. Mais de rappeler également le rôle incontournable de la Chine dans toute discussion avec le régime nord-coréen.

Ivan Pocuch, de la mission tchèque auprès de l'Agence internationale pour l'énergie atomique, qui siège à Vienne, a évoqué les réactions des institutions internationales, au micro de la Radio publique tchèque :

« Il est clair que nombre d'institutions et d'organisations internationales comme l'ONU et son Conseil de sécurité avaient réagi aux intentions de la Corée du Nord dès vendredi. Le Conseil de sécurité avait condamné ce projet coréen de procéder à un essai nucléaire. Il avait mis en garde la Corée du Nord : si cette mise en demeure devait être ignorée, il serait obligé de réagir en fonction des responsabilités qui lui incombent de la charte des Nations Unies. Le Conseil de sécurité ne pourra considérer ces essais atomiques que comme une menace vis-à-vis de la paix et de la sécurité internationale. »