Les départs massifs de médecins pourraient provoquer des mesures d’exception
L’initiative « Merci, on s’en va » par laquelle les médecins hospitaliers tchèques luttent pour l’augmentation de leurs salaires a pris une ampleur impressionnante. Dans son cadre les médecins tchèques démissionnent massivement ce qui risque de paralyser le secteur hospitalier dans le pays. Le ministre de la Santé envisage même de prendre des mesures d’ordinaire réservées à des situations catastrophiques.
L’Hôpital silésien de la ville d’Opava en Moravie du Nord compte 150 médecins dont 93 ont décidé de partir. Selon le directeur de l’établissement Milan Cvek, il est sûr que cette situation paralysera notamment le département de chirurgie mais aura aussi des répercussions négatives sur d’autres services de l’hôpital :
« Nous ne pourrons pas faire d’opérations parce que la majorité de ceux qui démissionnent sont des chirurgiens. Il s’avère que nous serons obligés de fermer aussi tous les départements de lits. Cela touche également le personnel des autres départements qui sera réduit à l’inactivité. Cela concerne donc en plus un millier de personnes. »
Face à cette perspective inquiétante le ministre de la Santé Leoš Heger du Parti TOP 09 n’exclut pas d’être contraint de prendre des mesures d’exception :
« Si le scénario le plus catastrophique se réalise, il faudrait chercher vraiment des mesures semblables à celles qui entrent en vigueur lors de l’état d’urgence, lors de catastrophes. »Selon le serveur iHNED.cz le ministre cherche à convaincre maintenant les présidents des conseils régionaux à décréter, si nécessaire, l’état d’urgence. Selon le ministre, dans de telles situations il est aussi possible de décréter l’obligation de travail. Les réponses des présidents des Conseil régionaux sont plutôt évasives. Ils envisagent d’abord de soumettre cette éventualité à l’examen de juristes. Les médecins qui refuseraient de travailler seraient passibles d’une amende de 50 000 couronnes, quelque 2 000 euros. Les syndicats refusent l’idée du ministre et soulignent que les départs massifs des médecins ont déjà été annoncés en mars dernier et ne peuvent donc pas être comparés à une catastrophe naturelle.