Les eurodéputés tchèques votent pour la ratification du CETA

Photo: europa.tv.eu

Le Parlement européen a ratifié mercredi à une majorité confortable (408 voix pour, 254 contre) l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, connu sous le nom de CETA. Les eurodéputés tchèques ont majoritairement approuvé ce texte pourtant très critiqué dans la société civile, par des organisations de défense de droits de l’homme ou des mouvements écologistes, qui craignent un abaissement des normes sociales, environnementales et sanitaires en Europe.

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Sur les 751 députés qui travaillent au sein de l’institution parlementaire de l’Union européenne, la République tchèque compte 21 élus. La participation tchèque aux dernières élections européennes en 2014 n’a pas franchi les 18,2% mais les voix de ces députés comptent tout de même autant que les autres.

Celle de Pavel Telička par exemple, qui a voté pour la ratification. L’ancien commissaire européen, aujourd’hui l’un des vice-présidents du Parlement, a fait part de son enthousiasme sur le réseau social twitter à l’issue du scrutin. « Le CETA approuvé, génial ! », a-t-il laconiquement écrit. Comme lui, les deux tiers des eurodéputés tchèques (14 sur 21) ont approuvé un accord qui serait susceptible selon eux de favoriser la croissance et de créer des emplois des deux côtés de l’Atlantique. Tous siègent à droite dans l’hémicycle européen et sont encartés en Tchéquie chez les chrétiens-démocrates, le mouvement ANO, le parti TOP 09, l’ODS ou bien le parti Svobodní.

A gauche, même unanimité, mais dans le sens inverse. Les sept eurodéputés affiliés à la gauche tchèque ont rejeté le texte. Pour les parlementaires communistes, ce n’est pas une surprise. Pour ceux du parti social-démocrate, c’est en revanche plus remarquable. Même si l’opposition du sociologue Jan Keller aux traités de libre-échange négociés par l’UE avec le Canada et avec les Etats-Unis (le TTIP, dont l’existence est remise en cause par l’arrivée de Donald Trump à la présidence américaine) est connue, ses collègues de la social-démocratie se sont prononcés contre la consigne de vote de leur groupe au Parlement, le S&D.

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Peut-être ont-ils été sensibles aux arguments des nombreux opposants au CETA, dont plusieurs centaines ont manifesté mercredi devant le Parlement et dont une pétition a rassemblé les signatures de quelque 3,5 millions d’Européens. En Tchéquie, ce sont des organisations comme Iuridicum Remedium, un groupe de défense des droits de l’homme, les partis des Verts ou des pirates ou encore les mouvements écologistes, qui ont mené la fronde, en premier lieu contre le TTIP, mais également contre l’accord avec le Canada. D’après eux, celui-ci favoriserait les multinationales, qui pourront attaquer les Etats via des tribunaux d’arbitrage si elles s’estiment lésées, et une promotion des échanges commerciaux peu compatible avec les impératifs de lutte contre le réchauffement climatique.

Les opposants au CETA gardent cependant encore un espoir puisque les Etats doivent désormais ratifier le texte. En République tchèque, cela devrait être une formalité.