Les gars d’en bas : de la chanson-jazz-punk franco-tchèque

Les gars d'en bas, photo: Archives du groupe

Composés de deux Français et deux Tchèques, Les gars d’en bas sont ce qu’on peut appeler un véritable groupe franco-tchèque. Basés entre Prague et Rennes, ces quatre jeunes hommes jouant de la guitare, de l’accordéon, de la contrebasse et de la clarinette, composent des textes en trois langues différentes, le français, l’anglais et le tchèque, sur une musique aux influences variées, allant de la chanson française, du jazz ou du swing, jusqu’au punk. Radio Prague s’est entretenue avec le membre-fondateur du groupe, Grégoire Brun, qui fait ses études au Conservatoire Jaroslav Ježek à Prague :

Les gars d'en bas,  photo: Archives du groupe
« Les gars d’en bas, c’est un groupe qui s’est créé en Bretagne en France, il y a environ cinq ou six ans, lorsque je faisais les chansons avec mon père. On était en vacances, il m’a fait quelques textes et moi, j’ai fait la musique. Mais il me déplaisait d’être tout seul, j’ai donc demandé à quelques amis de me rejoindre. On a donc créé un petit groupe qui a commencé à s’appeler Les gars d’en bas. Dans ce groupe-là, il y avait déjà Maxime Lhermitte qui joue de la guitare aujourd’hui. Et peu à peu on a fait des chansons et on a voyagé. On est venu notamment en République tchèque où on a rencontré Vojtěch Vasko et Matěj Heinzl. Et voilà, on joue ensemble dans cette formation. »

Pourquoi avez-vous voyagé notamment en Tchéquie ?

« C’est moi qui ai lancé cette idée. J’étudiais la musicologie à Rennes et j’ai eu la possibilité de faire un séjour Erasmus à Prague. Cela m’a fait rencontrer Matěj. Maxime m’a rejoint, c’était un peu le chantier pendant le temps où on a échangé entre Rennes et Prague mais on est tous les deux avec Maxime tombé amoureux de la République tchèque. »

Où est-ce que vous puisez votre inspiration pour la musique et de quoi parlent vos textes ?

« C’est assez difficile. Moi, je suis plutôt dans la chanson française, ce sont d’ailleurs mes parents qui m’ont donné cela. En venant en République tchèque, je me suis intéressé au jazz. Matěj, pour sa part, il aime des groupes un peu plus ‘punk’ mais aussi le jazz… Bref, on a tous des univers très différents et il est donc difficile de faire des catégories pour nos inspirations. Disons que notre groupe est un groupe de ‘jazz-chanson-punk’. Quant aux thèmes, c’est également assez difficile parce que nous sommes un groupe assez éclectique dans la mesure où on a vraiment tous des univers différents et on veut mettre en valeur la démocratie au sein du groupe. Par exemple Maxime s’intéresse donc plus à la nature ou aux étoiles, il est un peu plus rêveur, alors que moi, je parle peut-être plutôt des choses matérielles et j’écris des chansons sur les trams… Et Matěj, j’ai envie de dire qu’il est un peu plus ‘tchèque’, je le pense d’ailleurs comme un compliment, c’est positif ! Il aime bien les petites créatures et les histoires un peu glauques. On a alors plein de sujets différents mais on ne s’est pas forcément concerté là-dessus, c’est-à-dire que chacun est libre. »

Sur votre site internet, il est écrit : « Les gars d’en bas c’est avant tout un groupe qui voyage ». Mais il ne s’agit pas de voyages ordinaires car vous voyagez dans une roulotte…Pouvez-vous nous dévoiler où vous êtes déjà allés et comment se passent ces voyages ?

Les gars d'en bas,  photo: Archives du groupe
« Une fois de plus, cela va être difficile parce que chacun, on a été dans différents pays. Les voyages que nous avons faits ensemble avec Les gars d’en bas, c’était souvent le fruit du hasard, d’autant plus que l’on est assez peu organisé. C’est-à-dire qu’au début du groupe, lorsqu’on n’avait pas de concerts à proprement parler, quand on jouait beaucoup dans la rue, on se disait deux mois ou un mois avant de partir : ‘On va aller là-bas, parce que c’est beau, parce qu’il fait chaud, parce que là, les gens sont bien…’. Le premier été, par exemple, on avait été en Italie et en Croatie, on a joué dans la rue et on a rencontré plein de gens. Et si on a voulu, sur notre site, mettre en avant le thème du voyage, c’est pour montrer ce côté éclectique, c’est-à-dire toutes les influences que l’on a et qui ne sont pas forcément choisies car elles sont venues avec les voyages, et aussi pour montrer que l’on peut nous trouver partout. En ce qui concerne la roulotte, c’est Vojta qui l’a faite. Il a pris une Mercedes Sprinter et il a construit une maison verte au-dessus et il l’a mise sur le châssis. D’ailleurs, même si cela nous fait de la peine, cette roulotte est à vendre. Voilà, l’aventure de la roulotte a duré environ trois ans et maintenant on passe sur d’autres aventures. Mais vivre comme ça, c’est assez intéressant. »

Vous avez également enregistré deux CDs. Pouvez-vous les présenter ?

« Oui, le tout premier que l’on a fait il y a trois ans, c’était justement avec la première version des Gars d’en bas. Il y avait aussi un violoniste, Gwendal, un trompettiste, Raphaël, ou Killian qui joue de la guitare et qui a également enregistré le CD. Je ne vais pas dire tous les noms parce qu’on était assez nombreux. Et donc, ce sont principalement des chansons que j’ai faites sur les textes de mon père, mais aussi deux chansons de Maxime et une chanson de Matěj. C’est donc un album studio que l’on avait fait en Bretagne. Et le deuxième, c’est un ‘live’ que nous avons fait dans le bar ‘Au Trousse Chemise’ qui appartenait à mes parents. Donc c’est tout un symbole parce que les premières répétitions que l’on avait faites avec Les gars d’en bas l’ont été dans ce bar et on y est retourné pour faire ce live. Outre certaines chansons du premier album qui y sont réarrangées, avec tout le voyage derrière, il y a sur ce CD aussi de nouvelles chansons, dont celles de Matěj, ou encore une chanson sur Prague. Elle s’appelle ‘Le sang des villes’. C’est moi qui l’ai écrite. ‘Le sang des villes’ parle des trams rouges à Prague. En fait, pendant un temps, j’ai vécu à Vozovna Pankrác et toute la nuit, il y avait ces trams qui venaient, avec les gens un peu soûls et avec de la musique dedans. Je trouvais cela bien, vraiment comme les veines qui véhiculent le sang de la ville. Et cela m’a beaucoup plu. »

Fin mars et début avril, vous organisez toute une série de concerts en République tchèque. Où et quand précisément peut-on vous voir ?

Les gars d'en bas,  photo: Archives du groupe
« On va faire le premier concert le 30 mars à 20h au Jazz Dock dans le cadre du festival ‘Mladí ladí jazz’ et on va partager la scène avec un groupe suisse qui s’appelle ‘Carrousel’. Il y aura sûrement d’autres concerts qui vont venir ce week-end-là. Puis, le 1er avril, on jouera aussi à Jičín à Valdštejnská lodžie ce qui est lieu un magnifique. Le 7 avril, nous allons jouer à Olomouc, au Caffé Trieste. Nous serons aussi dans un club à Nitra, le 9 avril à Strážnice dans le club Green-Bar et le 10 à Brno au café Zastávka. Et enfin, le 12 avril on retourne à Prague pour y faire le dernier concert avec Les gars d’en bas, qui se tiendra au club d’Unijazz Kaštan. Là, nous présenterons toutes les nouvelles chansons sur lesquelles nous aurons travaillé pendant toute la tournée. Et après, on aura d’autres concerts que vous pouvez regarder sur le site ‘lesgarsdenbas.free.fr’ ou sur notre page Facebook. »