Les récents discours du président de la République tchèque, Vaclav Klaus, prononcés à Prague et en Estonie, dans lesquels il a de nouveau critiqué la centralisation de l'Union européenne, ont entrainé une vague de réactions de toutes parts en Tchéquie.
Le président Vaclav Klaus en Estonie, photo: CTK
Les premiers à réagir ont été les milieux scientifiques. Soixante-six savants et pédagogues tchèques ont envoyé une lettre au chef de l'Etat, dans laquelle ils expriment leur désaccord avec la manière dont il s'exprime au sujet de l'Union européenne. Les représentants de la communauté scientifique tchèque écrivent qu'ils ne sont absolument pas d'accord avec les craintes exprimées par le président de la République sur la perte de l'identité nationale et culturelle, sur l'apparition de problèmes économiques. Ils ne pensent pas non plus que la bureaucratie de Bruxelles se soit imposée et qu'un déficit dans la démocratie soit apparu. Dans cette lettre envoyée au Château de Prague, le siège du chef de l'Etat tchèque, les soixante-six signataires, dont l'astrophysicien de renommée mondiale, Jiri Grygar, le membre tchèque de l'Académie des sciences des Etats-Unis, Jan Bures, le philosophe et ancien candidat à la présidence de l'Etat contre Vaclav Klaus, aux dernière présidentielles, Jan Sokol, exprime la conviction que la comparaison du « processus d'intégration européenne actuelle avec les efforts d'intégration de l'ancien bloc soviétique » est complètement déplacée.
Le Premier ministre Jiri Paroubek
Cependant, le président de l'Académie des Sciences, dont une quinzaine de membres ont signé la lettre précitée, désapprouve formellement cette démarche. Selon Vaclav Paces, l'institution qu'il dirige est une association strictement scientifique et apolitique qui a pour principe de ne pas commenter les affaires politiques.
De son côté, le Premier ministre tchèque, Jiri Paroubek, affirme que les idées du président de la République tchèque, Vaclav Klaus, ne répondent pas du tout à la politique de son gouvernement. C'est ce gouvernement qui est responsable de la politique étrangère du pays et les idées du chef de l'Etat pourraient donc être considérées comme anti-constitutionnelles. Le Premier ministre est clair : « Les positions prises par le chef de l'Etat ne sont pas le reflet de celles du gouvernement, elles sont celles d'un citoyen sur les 10 millions que compte la République tchèque. Le fait que le citoyen Klaus présente ses idées en tant que président de la République ne répond pas à l'esprit et à la lettre de la Constitution de ce pays. »