Les jeunes communistes tchèques plus radicaux que leurs pères

Les jeunes communistes tchèques veulent le retour du socialisme. Les Tchèques sont souvent pris au piège des crédits. Les diplômés ont désormais plus de chances sur le marché du travail. Le Concours Eurovision de la chanson a peu intéressé les téléspectateurs tchèques. Le festival de Cannes a trouvé écho en République tchèque. Tels sont les titres de cette régulière revue de presse.

Les jeunes communistes tchèques plus radicaux que leurs pères

« Ils sont jeunes, mais ils prétendent se reconnaître très bien dans la haute politique. Ils admirent les textes de Marx et Lénine, et ce qu’ils veulent atteindre c’est, ni plus ni moins, le retour du socialisme, les lois tchèques en vigueur ne méritant pas d’être respectées. »

C’est ce que constate un texte mis en ligne sur le site lidovky.cz qui présente certaines caractéristiques de l’Union communiste de la jeunesse, fondée au début des années 1990, et qui signale :

« Son objectif étant la formation d’une société sans classes, cette organisation qui utilise la faucille et le marteau comme ses principaux symboles, ne cesse de balancer à la limite de la violation de la loi sur l’illégitimité du régime communiste. Suivie par les services de renseignements et la police, cette dernière affirme cependant ne pas disposer de preuves que l’Union de la jeunesse communiste a commis des actes contraires à cette disposition. »

Les jeunes marxistes tchèques dénoncent la loi concernée, affirmant qu’elle « criminalise le passé et traduit la faiblesse de la classe dirigeante ». L’article remarque que ses membres, de concert avec d’autres organisations de l’ultra-gauche, participent régulièrement aux manifestations d’autres groupes radicaux et conclut :

« La jeunesse communiste va plus loin encore. Tout en rejetant l’évolution dans le pays survenu après la chute du régime communiste en novembre 1989, elle est également critique à l’égard de la politique du Parti communiste de Bohême et de Moravie, un des partis parlementaires, car selon les déclaratrions de certains de ses représentants, il n’accomplit pas assez son rôle ‘dans les conditions du capitalisme actuel et face au danger des guerres’ ».

Les Tchèques souvent pris au piège du crédit

Photo illustrative: Ladislav Bába,  ČRo
« La vie à crédit est un nouveau style de vie en Tchéquie » : tel est le titre d’un article publié dans une récente édition du quotidien Lidové noviny qui signale que jamais encore auparavant, les ménages tchèques n’ont été confrontés à des dettes aussi importantes qu’ils ne le sont aujourd’hui. Le journal apporte quelques précisions concernant ce nouveau phénomène de société :

« Au cours des dernières années, plus d’un tiers des Tchèques ont conclu un ou plusieurs accords en vue d’obtenir un prêt et un autre tiers des gens envisage de le faire à l’avenir. Nombreux parmi eux sont ceux qui n’arrivent pas à payer à temps leurs obligations échelonnées, ce qui fait tourner le cercle vicieux des pénalisations et des sanctions qui aboutit parfois à les ruiner. Un autre problème, c’est que, souvent, les gens ne savent pas choisir un créancier ou un produit à crédit convenable, ne s’informant pas sufisamment sur les conditions qui leurs sont proposées. »

Particulièrement dangereux et très recherchés par les Tchèques, seraient les microcrédits, en apparence innocents, qui peuvent pourtant constituer, aux dires d’experts bancaires, « un pont étroit menant vers la banqueroute personnelle ». Au total, sur plus de 10 millions d’habitants que compte la République tchèque, il y aurait à l’heure actuelle plus de trois millions de personnes ayant un prêt à rembourser. La part la plus importante en revient aux hypothèques.

Plus de chances sur le marché du travail pour les diplômés

Photo: Commission européenne
Les diplômés en Tchéquie ont désormais plus de chances sur le marché du travail que l’année dernière. C’est du moins ce que signale l’auteur d’un texte publié dans une des dernières éditions du quotidien Právo, qui précise :

« Les jeunes diplômés qui étaient auparavant dans une situation fortement défavorisée pourront trouver cette année plus de positions ouvertes notamment dans les domaines du commerce, du marketing et des services. La connaissance de langues étrangères et une formation technique se présentent comme des atouts permettant d’obtenir un emploi intéressant et, aussi, des salaires élevés. Il n’étonne guère que la plus grande concurrence entre les candidats et les entreprises existe dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. La profession la plus sollicitée est alors celle de programmateur expérimenté qui demeure en même temps en manque d’adeptes ».

Le journal constate enfin que, traditionnellement, les salaires les plus élevés dans le domaine des TIC existent à Prague. Il ajoute cependant que pour la première fois cette année, des conditions comparables se présentent également à Brno, capitale de la Moravie du Sud.

Etre femme et demeurer sans abri

Photo illustrative: Archives de Radio Prague
Une femme âgée de 42 ans, avec une formation élémentaire, divorcée et mère de deux à quatre enfants, bénéficiaire d’allocations sociales. Telle est le portrait type de la femme qui vit en Tchéquie sans domicile fixe. Ce portrait a été brossé par le quotidien Mladá fronta Dnes sur la base d’une recherche effectuée par l’Armée du salut dans six régions du pays qui a également révélé :

« Même si, comparé aux années 1990, le nombre de femmes sans toit a doublé, celui-ci ne représente qu’un cinquième de la toalité des sans-abris dont on compte à l’heure actuelle, dans le pays, selon les évaluations officielles, près de 11 mille. Chez les femmes, cette situation est la conséquence de leur incapacité de payer le loyer ou encore, beaucoup moins quand même, de conflits relationnels. En moyenne, les femmes qui non pas de domicile fixe passent environ une année dans ces condition ».

Les responsables insistent dans ce contexte sur l’importance de la loi sur le logement social qui est actuellement préparée par le Ministère du Travail et des Affaires sociales et qui, de leur avis, pourrait profiter aux femmes touchées par la pauvreté plus encore qu’aux hommes.

Peu d’intérêt en Tchéquie pour le Concours Eurovision de la chanson

Marta Jandová et Václav Noid Bárta,  photo: ČT
A la différence d’autres pays européens, le Concours Eurovision chanson 2015 a eu une audience très faible en République tchèque. Les journaux n’ont pas consacré eux non plus une très grande attention à cet événement, sinon pour constater en général que son niveau n’a pas été convaincant. Sur le site du quotidien Mladá fronta dnes, nous avons pu lire :

« Près de deux cents millions personnes dans le monde ont suivi la finale du Concours de la chanson européenne, retransmise de Vienne, tandis que la Tchéquie n’a participé que très modestement à cette manie télévisée. En effet, le programme de quatre heures diffusé de samedi à dimanche a attiré sur une des chaînes de la Télévision tchèque 230 000 spectateurs seulement. La précédente demi-finale a provoqué un intérêt moindre encore, en dépit de la présence du duo tchèque, Marta Jandová et Václav Noid Bárta, car elle n’a été suivie que par 114 000 téléspectateurs. »

Rappelons qu’à l’instar de leurs trois prédécesseurs dans les années 2007, 2008 et 2009, les chanteurs tchèques avec leur chanson « Hope Never Dies », interprétée en anglais, comme l’ont d’ailleurs été la plupart des chansons inscrites, ont été éliminés en demi-finale.

L’écho du Festival de Cannes en Tchéquie

Jacques Audiard,  photo: ČTK
En revanche, les pages culturelles de la presse, ainsi que la Télévision tchèque, chaîne publique, ont consacré une grande attention au Festival de Cannes apportant régulièrement des informations sur son déroulement et sur ses résultats. La critique de cinéma reconnue, Eva Zaoralová, a par exemple écrit :

« On peut être ou ne pas être d’accord avec la décision du jury du 68e Festival de Cannes et en faire l’objet de polémique. Une chose est cependant certaine : c’est que pour les spectateurs, il demeurera l’un des festivals les plus lugubres qu’ils aient pu à ce jour connaître. C’est comme si le film actuel faisait écho à l’angoisse et aux craintes auxquelles le monde d’aujourd’hui est incessamment confronté. D’un autre côté, force est de constater que tous les essais de réagir à l’état peu réjouissant des choses, même ceux dotés d’une qualité discutable, avaient une certaine valeur. Et il faut avouer aux organisateurs leur volonté de ne pas voir Cannes se soumettre à l’impératif du business et d’une distraction superficielle ».

Le journal Lidové noviny a pour sa part informé que grâce aux distributeurs tchèques, les spectateurs locaux auront l’occasion de voir deux dizaines de films présentés au festival de Cannes, y compris le lauréat de la Palme d’Or, le film « Dheepan » du réalisateur Jacques Audiard. En attendant leur sortie successive en salle, une revue de films de Cannes se déroulera en Tchéquie en octobre prochain, sous le nom de Be2Can.