Les jeunes Tchèques et la radio : ont-ils de quoi écouter ?
Une conférence sur la radio pour les jeunes s’est tenue jeudi dernier à la Faculté des sciences sociales de l’Université Charles à Prague. Organisée par les étudiants en journalisme à l’occasion de 25e anniversaire de la Révolution de velours, la conférence a présenté l’évolution des radios consacrées au jeune public après la chute de communisme ainsi qu’un débat autour des stations contemporaines.
« Le thème de ce débat, ce sont les vingt-cinq années qui ont suivi la révolution et surtout la révolution dans les médias. Nous avons commencé avec Radio Staline et continué avec monsieur Medek qui était le chef de Mikrofórum, une émission sur la Radio tchèque. Nous avons fini avec Tomáš Turek qui est actuellement le chef de Radio Wave, la station pour les jeunes de la radio publique. Nous avons également parlé de Radio 1. Cette station est différente parce qu’elle est commerciale. Ainsi, nous avons vu le contraste entre le chef de la Radio 1 et le cinquième invité qui était monsieur Nováček, un responsable de la Radio tchèque. »
L’évolution de la radio pour les jeunes était donc représentée surtout par Richard Medek, ancien chef de la Radio tchèque et animateur de Mikrofórum, la première émission de la Radio tchèque après la révolution destinée aux jeunes, et par Standa Zíma, fondateur de Radio Staline, la première station privée créée en 1990 comme une station pirate pour mettre en cause le monopole de la Radio tchèque. Cette radio, dont les premières émissions n’ont duré que quatre jours avant d’être renouvelées quelques mois plus tard grâce à une exception législative, a été la première radio destinée entièrement aux jeunes. Elle continue aujourd’hui sous le nom de Radio 1.La question principale de la conférence était pourtant la situation actuelle des stations pour les jeunes. Selon Petr Urban, chef de Radio 1, le premier problème repose dans leur définition. Il affirme que la différence se fait surtout dans le choix de la musique, mais aussi dans la manière de présenter des émissions qui sont destinées à un jeune public et doivent donc « être naturelles à écouter », suivre les tendances culturelles de l’époque et l’évolution de la langue.
Une grande partie du débat était consacrée à l’avenir de la Radio tchèque et à sa station pour les jeunes, Radio Wave qui a cessé de diffuser sur la bande FM pour devenir une radio internet. Štěpán Klíma en dit plus :« C’est l’unique plateforme donnée par la Radio tchèque pour les jeunes. Même si elle est un peu limitée parce que nous ne pouvons l’écouter que sur internet, nous pouvons voir que l’émission est de bonne qualité. En plus, ce n’est pas une simple émission, nous pouvons voir d’autres choses sur les sites sociaux, sur son site internet ou encore des émissions sur YouTube. Donc la plateforme est plus large, même s’il ne s’agit pas d’une émission ‘classique’. »
Ondřej Nováček, le chef de la Radio tchèque, poursuit que Radio Wave n’est pas devenue une radio internet en raison de la modernisation mais pour un problème législatif qui empêche la Radio tchèque d’avoir plus de trois stations nationales. Il affirme que c’est une situation assez difficile et que la Radio tchèque ne peut rien faire sans certains changements législatifs.
Même si, selon les statistiques, la radio internet est un peu moins suivie que les radios sur FM, comme Europa 2 ou la Radio 1, Štěpán Klíma conclut que les jeunes n’y voient pas d’inconvénients :
« Maintenant, en République tchèque, les jeunes écoutent la radio ‘classique’ mais je pense qu’à l’avenir, les émissions ‘classiques’ peuvent être remplacées par des choses complétement digitalisées comme Spotify qui sont peut-être plus intéressantes parce que les gens peuvent y écouter vraiment ce qu’ils veulent. Donc, je pense que dans cette concurrence, les radios en général peuvent avoir un grand problème. Mais nous verrons dans cinq ou dix ans. »