Les mesures anti-inondations se heurtent aux intérêts des propriétaires de terrains
Cinq ans après les inondations catastrophiques ayant touché un tiers du territoire de la République tchèque n'est toujours pas suffisamment protégée contre une telle catastrophe. Les mesures prises depuis ce temps-là, seraient-elles efficaces ? Que faut-il faire de plus ?
« Il est certes important de construire des digues et parois amovibles é l'intérieur des villes, mais nous devons atténuer l'accélération du courant en permettant à l'eau de se répandre dans le paysage », dit Pavel Puncochar du ministère de l'Agriculture. La construction des polders dans lesquels il serait possible de canaliser l'eau des crues, se heurte cependant à de nombreux obstacles. Zdenek Postulka du mouvement environnemental Duha est loin d'être satisfait. « C'est probablement aussi à cause des rapports de propriété qu'on ne progresse pas beaucoup dans la solution de ce problème », constate-t-il.
En effet les travaux et les constructions de ce genre se heurtent souvent à la résistance des propriétaires des terrains concernés. Selon Vaclav Jirasek de la Compagnie d'aménagement des eaux du bassin de l'Elbe, les moyens dont disposent ceux qui réalisent les nouveaux systèmes de protection contre les crues sont insuffisants. « Si nous nous heurtons au refus des propriétaires, nous sommes obligés de renoncer à ces projets et les mesures nécessaires ne sont pas réalisées, » dit-il.
C'est pourquoi le gouvernement a préparé un projet de loi qui devrait limiter, dans certaines circonstances, le pouvoir de décision des propriétaires privés. Elle permettrait de procéder à la construction des systèmes anti-inondation sur leurs terrains avant que ces terrains soient expropriés et payés à leurs propriétaires. Néanmoins, le projet vient d'être rejeté par la Commission législative du gouvernement qui y voit une infraction grave au respect de la propriété privée. Le ministre de l'Agriculture Petr Gandalovic qui a préparé cette loi, refuse cependant d'y renoncer. Sans renier que toute intervention dans les droits de propriété soit un grave problème, il souligne que les mesures anti-inondation sont des travaux d'intérêt public.