Les nouveaux ministres interrompent les projets de leurs prédécesseurs
Les ministres du gouvernement de Jiří Rusnok commencent à défaire les projets de l’ancien cabinet du gouvernement de Petr Nečas. Le ministre des Affaires étrangères, Jan Kohout, a ordonné l’arrêt de la privatisation du château de Štiřín. Son prédécesseur Karel Schwarzenberg (TOP 09) souhaitait le vendre au plus offrant. Le ministre de la Santé, Martin Holcát a, pour sa part, interrompu le projet de Leoš Heger de déremboursement des amalgames dentaires.
« Ceci est absolument inutile. Nous voulions nous en débarrasser afin d’allouer les produits de la vente de ce bien à nos représentations à l’étranger. »
La privatisation du château de Štiřín avait été décidée au printemps de cette année. Le gouvernement de Petr Nečas espérait en tirer au minimum 329 millions de couronnes tchèques. D’après l’ancien responsable du château, Václav Hrubý, ce n’était pas une bonne affaire pour l’Etat car celui-ci aurait pu en demander dix fois plus. La télévision tchèque avait découvert que le château avait été visité par des représentants de sites hôteliers français qui s’étaient montrés intéressés par l’achat. Le château de Štiřín, situé à 20 km au sud-est de Prague est utilisé actuellement comme hôtel et comme lieu de conférence. Il est également occupé de manière régulière par l’équipe nationale tchèque de football qui s’entraîne non loin de là, à Kunice.Parmi les autres changements annoncés par l’actuel gouvernement, il faut signaler l’interruption du projet de l’ancien ministre de la santé, Leoš Heger, qui visait à ne plus rembourser les simples amalgames dentaires en plomb. Le ministre actuel de la Santé, Martin Holcát, a justifié sa décision par des raisons humanitaires :
« Je crains qu’il y ait une prolifération de gens qui renoncent à payer de leur poche des amalgames dentaires et qui souffriraient de dents trouées. »Leoš Heger n’entend pas s’opposer à son successeur. Il explique qu’une initiative parlementaire serait très compliquée à mettre en place.
Ces annonces, qui interviennent alors que la Chambre des députés va effectuer un vote de confiance à l’égard du gouvernement le 8 août prochain, sont de nature à obtenir un éventuel soutien du parti social-démocrate. Le président du parti social démocrate, Bohuslav Sobotka, a en effet déclaré que la décision de sa formation de voter ou non la confiance au cabinet Rusnok serait décidé en début de semaine prochaine. Le vote sera certainement très serré et le gouvernement actuel aura besoin de tous les votes des 56 députés du ČSSD, de la majorité des députés communistes, ainsi que de toutes les voix des députés du parti Affaires publiques (VV), pour espérer éviter une motion de censure.