Les nouvelles cloches de la cathédrale Saint-Guy
Dans cette période festive de Pâques, le magazine touristique vous invite dans la principale église du pays, la cathédrale Saint-Guy au Château de Prague – il sera question, entre autres, de son nouveau site internet, de quatre nouvelles cloches dont la cathédrale pourrait se doter dans les prochaines années, ainsi que d’un festival qui y sera organisé en été.
Après la mort de Mathieu d’Arras, c’est l’architecte Petr Parléř, âgé de 23 ans, qui modifie le projet original, ajoute de la lumière et des éléments du gothique tardif. Ravagée à plusieurs reprises, détruite par l’incendie survenu en 1541, la cathédrale demeure inachevée jusqu’au début du XXe siècle. Grâce à une collecte nationale et aux efforts des autorités du nouvel Etat tchécoslovaque, la cathédrale Saint-Guy a pu être inaugurée en 1929, à l’occasion du millième anniversaire de la mort de Saint-Venceslas, même si les travaux se sont poursuivis jusqu’aux années 1950.
Vous avez entendu le bourdon Zikmund (Sigismond), la plus grande cloche en République tchèque, haute de 2m, pesant 14 tonnes et richement décorée. Elle a été installée au sommet de la cathédrale Saint-Guy en 1549 et ne sonne que quelques fois par an, à Noël, à Pâques où à des occasions exceptionnelles. Une légende dit que lorsque le battant du bourdon se brise – ce qui est arrivé avant les inondations massives de 2002 – cela annonce une catastrophe… A part Zikmund, trois autres cloches assurent les sonneries à la cathédrale. František Skopec, membre d’une commission pour la vie culturelle dans la cathédrale, explique :
« A l’origine, la cathédrale avait sept cloches. Pendant la Première guerre mondiale, elle en a perdu trois. Elles ont été réquisitionnées car le bronze était très important pour l’industrie de guerre. Ce bronze-là, dont sont faites des cloches, a la même composition partout en Europe : en France, comme en Italie ou en Bohême. Ce matériel homogène était d’une grande utilité pour l’industrie de guerre, même si on ne s’en servait pas pour fabriquer des canons qui étaient, pendant la Grande guerre déjà, faits d’acier. Alors à présent, quatre cloches se trouvent à la cathédrale St-Guy, elles s’appellent Zikmund, Jan Křtitel, Václav et Josef. »Il existe, depuis peu de temps, un projet de rétablissement des trois cloches brisées et fondées pendant la guerre de 14-18 qui s’appelaient Dominik, Maria et Ježíš. Son coût est évalué à plus d’un million de couronnes (environ 36 000 euros). Il devrait être financé par plusieurs institutions et sponsors, dont six professeurs de l’Université technique de Prague, la ČVUT. František Skopec :
« Cette initiative m’a très agréablement surpris. Le professeur Vlček a persuadé cinq collègues : ils investiront chacun 30 000 couronnes dans le projet. Les 180 000 couronnes ainsi récoltés devraient, en effet, suffire pour faire fabriquer une cloche. Le 12 mai, ce groupe de professeurs sera reçu par l’archevêque. Au cours de cette rencontre, ils devraient confirmer leur engagement. »Il y a un an, au printemps 2010, a commencé une nouvelle étape dans la vie de la cathédrale Saint-Guy : après un litige sur le statut de la cathédrale qui a duré 20 ans, de l’archevêque de Prague Dominik Duka et le président Václav Klaus ont signé un accord sur la gestion commune de la cathédrale par l’Eglise et l’Etat. La cathédrale s’ouvre dorénavant plus au public : par exemple en juillet 2011, on y organise la première édition d’un festival international de musique d’orgue. Plus de détails sur www.varhannifestival.cz. František Skopec est l’auteur du nouveau site web de la cathédrale Saint-Guy, www.katedralasvatehovita.cz, lancé fin mars.
Les visiteurs y trouveront toutes sortes d’informations non seulement sur la cathédrale, mais également sur le Château de Prague et aussi la Galerie nationale.Enfin, et c’est une mauvaise nouvelle pour les touristes : depuis août 2010, l’entrée dans la cathédrale est payante : les visiteurs doivent acheter un billet d’entrée pour le petit ou le grand circuit de visite qui les autorise, évidemment, à visiter d’autres monuments de l’enceinte du Château de Prague.