Les pays du groupe de Visegrad critiquent la décision de la Suisse de rétablir des quotas pour les travailleurs d'Europe centrale et orientale
Les ministres des Affaires étrangères tchèque, slovaque, polonais et hongrois, se sont opposés, ce jeudi à Bruxelles, à la décision de la Suisse de rétablir des quotas pour les travailleurs d’Europe centrale et orientale. Le conseil fédéral a invoqué une «clause de sauvegarde» dans son accord avec l'UE sur la libre circulation des personnes pour rétablir ces quotas abolis un an plus tôt. La Confédération a ainsi annoncé qu'à partir du 1er mai, elle n'accorderait plus que 2.000 permis de travail aux ressortissants des pays baltes, de Pologne, de Slovaquie, de République tchèque et de Hongrie, contre 6.000 l'an dernier. Les ministres des Affaires étrangères des quatre pays composant le groupe de Visegrad, réunis ce jeudi à Bruxelles sur l’initiative du chef de la diplomatie tchèque Karel Schwarzenberg, ont exprimé leur « profonde tristesse suite à la décision du gouvernement suisse ». Celle-ci est, d’après les ministres, « en contradiction avec l’image traditionnelle de la Suisse en tant que pays ouvert et accueillant vis-à-vis des ressortissants étrangers».
La Suisse a également essuyé les critiques de plusieurs responsables européens : « Cette mesure n'est ni économiquement justifiée par la situation sur le marché du travail ni par le nombre de ressortissants de l'UE qui cherchent à résider en Suisse», a estimé Catherine Ashton, la porte-parole de la politique extérieure de l'Union. La Suisse, où le taux de chômage n'est que de 3%, a enregistré l'arrivée de nombreux travailleurs de l'UE en quête d'emploi ces dernières années.