Les petites communes tchèques craignent la suppression de 1 000 agences
La poste tchèque supprime peu à peu ses agences postales déficitaires à travers tout le pays, essentiellement dans les petites communes. Une désertification de la province qui suscite l’inquiétude, alors que la poste assure traditionnellement bien plus que le simple service du courrier.
Une fermeture symbolique parmi toutes celles engagées depuis cet été, celle de l’agence de la bien-nommée rue de la poste (Poštovská) à Brno, la deuxième métropole du pays, une agence vieille de près d’un siècle et demi qui fermera ses portes en février. Une décision que la Poste tchèque justifie par le besoin de rationnaliser les services. Ivo Mravinac, porte-parole de la Poste tchèque :
« Elle n’est pas utilisée à son maximum. En outre elle est très peu accessible que ce soit pour les employés de la poste ou pour les clients. Dès l’automne, nous allons ouvrir une nouvelle agence postale, moderne et parfaite, dans une autre rue, près de la gare principale. »Avec 3 317 agences réparties dans tout le pays, la République tchèque arrive en deuxième place en Europe, après l’Italie, en termes de densité du réseau postal. Une réalité qui semble vouée à disparaître, puisqu’à côté des fermetures déjà prévues par la Poste elle-même, pour des questions d’économies, le Bureau tchèque des télécommunications qui chapeaute et régule le marché est en train de préparer un rapport recommandant la suppression de près de 1 000 succursales. Parmi ces recommandations, celle d’augmenter l’éloignement maximal des particuliers à leur point postal de 2,6 km à 10 km.
Et c’est bel et bien la fermeture définitive des postes dans les communes de moins de 2 500 habitants qui inquiète, quand bien même la Poste tchèque assure que les recommandations du Bureau tchèque des télécommunications sont une chose et que la Poste tchèque a aussi pour sa part, ses propres conceptions. Elle rappelle également que les clients peuvent faire leurs démarches dans des magasins partenaires ou auprès de véhicules postaux. Ivo Mravinac :
« Nous avons environ 6 200 communes, et les points postaux mobiles existent depuis 20 ans dans plus de la moitié d’entre elles. Donc c’est un concept qui a fait ses preuves. »Dans certaines communes, les habitants ont protesté dès cet été contre les réductions. Et avec les nouvelles recommandations du Bureau tchèque des télécommunications, de nombreux maires expriment leur inquiétude face à la disparition des agences postales, synonyme pour eux d’une détérioration du lien social. D’autant plus qu’à compter du 1er janvier 2013 le marché postal doit connaître une petite révolution : suite à la signature en juin dernier par le président de la République de la fin du monopole de la Poste tchèque, certains services postaux pourront être désormais assurés par des acteurs privés. Une libéralisation qui fait craindre que la poste ne soit plus qu’un souvenir dans quelques années dans les plus petites villes.