Les problèmes du siège de Radio Europe Libre à Prague
Le problème latent de la sécurité du siège de Radio Europe Libre, vient de refaire surface. Les détails avec Alain Slivinsky.
Radio Europe libre et sa sécurité revient à la une de l'actualité, à la suite des propos tenus par son président Tom Dine, dans l'hebdomadaire The Prague Post. C'est une réponse aux efforts du gouvernement tchèque visant à déménager le siège de la station Radio Europe libre / Radio Liberté, du centre de Prague. Des efforts qui sont apparus après les attentats du 11 septembre contre les Etats-Unis. Depuis ceux-ci, d'ailleurs, le siège de la station, se trouvant en haut de la place Venceslas, au bord du périphérique, dans un endroit très fréquenté, est l'objet d'une surveillance accrue : forces de police et de l'armée, quatre transporteurs blindés. Tout ce dispositif perturbe sérieusement la circulation. Pour ses raisons, et dans la crainte d'une attaque terroriste contre Radio Europe Libre, le Conseil de sécurité de l'Etat, sur l'initiative du gouvernement et avec le soutien des présidents des deux chambres du Parlement, a décidé de déménager le siège de la station. Une condition : la direction de celle-ci devra en faire la demande. Ce ne sera pas le cas, semble-t-il, son président Tom Dine affirme : « Le déménagement équivaudrait à la capitulation face au terrorisme, mais violerait aussi l'hospitalité du gouvernement tchèque, qui nous a permis de louer le bâtiment de l'ancienne Assemblée fédérale ». Tom Dine laisse aussi entendre que, derrière les efforts de déménagement de la station, il existerait des raisons politiques, à la veille des législatives de cette année. Le gouvernement réfute des insinuations de ce genre en affirmant : « Le siège de Radio Europe libre doit rester en République tchèque, c'est dans son intérêt, mais il doit aussi se trouver dans un endroit lui assurant la pleine sécurité ». De son côté, le ministère des Affaires étrangères, qui mène les négociations avec Radio Europe Libre, sur son éventuel déménagement, a été quelque peu surpris par les déclarations de Tom Dine. Un entretien devrait avoir lieu entre les deux parties. Des milieux diplomatiques bien informés laissent entendre qu'en dehors du terrorisme, il existerait, aussi, des raisons économiques, derrière la position d'Europe Libre. Peut-être, car Sonia Winter, porte-parole de la station, vient de déclarer : « Nous ne sommes pas une seule station de radio, nous émettons en 27 langues et planifions cinq nouvelles langues de diffusion. Le déménagement et l'aménagement d'un nouveau bâtiment représenteraient une opération compliquée sur le plan technique, et très coûteuse... Des millions et des millions de dollars ». Le ministère des Affaires étrangères reste sur ses positions : Le déménagement éventuel de Radio Europe Libre n'aura lieu qu'avec l'accord des deux parties.