Les relations tchéco-coréennes au beau fixe
La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye effectue une visite officielle de trois jours en République tchèque. Après l’Allemagne et le Japon, les investissements sud-coréens en République tchèque arrivent en troisième position en termes d’importance. La visite de Park Geun-Hye vient confirmer et renforcer les relations bilatérales entre les deux pays, tant au niveau politique qu’économique, quelques mois à peine après la visite de Bohuslav Sobotka à Séoul, et la signature, sur place, d’un partenariat stratégique.
Ce ne sont que quelques exemples des investissements sud-coréens en République tchèque, puisque comme le précisait il y a quelques jours l’agence CzechInvest, les entreprises sud-coréennes ont à ce jour investi dans 29 projets en République tchèque pour une somme totale d'environ 77 milliards de couronnes, soit 2,85 millions d'euros. Et permis par la même la création de 12 000 emplois. Signe de la bonne entente entre les deux pays, l’annonce de nouveaux investissements sud-coréens à venir, à hauteur de 37 millions d’euros. Pour Jana Hajzlerová, de la Société tchéco-coréenne, confirme que les relations entre les deux pays n’ont jamais été aussi bonnes :
« Les relations tchéco-coréennes sont si bien établies que nous avons même une chambre de commerce dans le cadre de la société tchéco-coréenne, une chambre de commerce qui est chargée de soutenir les affaires. Ces relations ne sont plus uniquement à sens unique : la Corée n’est pas la seule à investir en République tchèque, mais la République tchèque investit aussi en Corée. »Et en effet, ces dernières années, de nombreuses entreprises tchèques se sont implantées sur le marché coréen, avec l’exportation de vilebrequins pour l’industrie de construction navale, mais aussi de jouets tchèques en bois traditionnels, de bière, de verre et de bijoux fantaisie. Un mouvement amené à croître, selon Vladimir Dlouhý, de la Chambre d’économie de République tchèque :
« Il y a plusieurs dizaines, voire des centaines d’entreprises tchèques qui ont des projets concrets pour aller s’implanter en Corée. »
A l’inverse, en République tchèque, les investissements coréens se font essentiellement dans les domaines de l’automobile, de la construction mécanique et de l’électrotechnique. Mais à l’avenir, ces investissements pourraient encore se diversifier dans d’autres secteurs, puisqu’à l’occasion de sa visite à Prague, la présidente sud-coréenne a manifesté l’intérêt de son pays de participer à l’appel d’offres pour la construction de nouveaux réacteurs pour les centrales nucléaires de Temelín, en Bohême du Sud, et de Dukovany, en Moravie. C’est la société Doosan Industries qui se présente comme un potentiel partenaire pour ce projet, comme le précise Karel Kučera, directeur de l’agence CzechInvest :« Nos partenaires coréens en ont parlé au cours des réunions officielles. La Corée se présente comme un des rares pays suffisamment développés technologiquement qui construisent des centrales nucléaires. Ils ont un argument de poids aussi : c’est l’un des rares pays à respecter les délais impartis au chantier. »
Rappelons également que l’ouverture d’une liaison aérienne directe entre Prague et Séoul, et l’entrée partielle de Korean Airlines dans le capital de Czech Airlines, symbolisent ce rapprochement décisif entre les deux pays.
Dans le cadre de la visite de la présidente sud-coréenne en République tchèque, il n’est toutefois pas uniquement question de commerce et d’économie. Elle participe en effet ce jeudi au sommet des pays du Groupe du Visegrád (République tchèque, Hongrie, Pologne et Slovaquie). Au cours des discussions avec ses partenaires tchèques, le renforcement de la coopération en matière de culture, de sciences et d’éducation est également à l’ordre du jour. Enfin, la République tchèque soutient l’idée d’une solution pacifique pour la réunification de la Corée du Sud et de la Corée du Nord, séparées depuis 1953 par une frontière étanche, la DMZ, et à cet égard, Park Geun-Hye a exprimé le souhait que la République tchèque joue un rôle dans l’optique d’une réunification future.