Les syndicats critiquent le nouveau Code du travail
Le ministre du Travail et des Affaires sociales, Jaromír Drábek, a présenté récemment le projet d’amendement du Code du travail. Ce projet tient compte des revendications des employeurs et réduit certains avantages des salariés. Selon le ministère, cette réforme devrait surtout assouplir le marché du travail en République tchèque.
« Certaines parties du Code du travail ne correspondent plus à la situation actuelle. Elles ne sont pas adaptées à la situation économique de la République tchèque, et cela se manifeste aujourd’hui de façon très marquante. Les mesures auxquelles nous voulons procéder seront cependant très profitables aussi à l’avenir. »
Comme il fallait s’y attendre, le projet a suscité la critique des syndicats mais est plutôt bien accueilli par le patronat. Le chef de la Confédération tchéco-morave des syndicats, Jaroslav Zavadil, affirme que de tels changements ne sont pas nécessaires et que son point de vue est partagé par certains employeurs :« Je ne pense pas qu’il faille changer le Code du travail d’une façon essentielle. Ce n’est pas seulement l’affaire des partis politiques et de leur approche du Code de travail. Nous discutons aussi avec les patrons de diverses sociétés qui nous disent que le Code du travail ne les gène pas et qu’ils y sont déjà habitués. »
Selon le ministre Jaromír Drábek, les mesures proposées sont destinées à atténuer les retombées de la crise, à stopper la hausse du chômage et à motiver les employeurs à créer de nouveaux emplois. Les syndicats soulignent cependant que la réforme renvoie les salariés à la situation qui existait dans le pays il y a un siècle. D'après le président de l’Union syndicale KOVO, Josef Středula, l’Etat laisse clairement entendre aux citoyens de préférer les contrats de travail à durée déterminée. A son avis, cela ne peut mener qu’au développement du « Schwarz-system », c’est-à-dire des activités économiques de personnes qui travaillent pour un employeur sans être officiellement ses employés. Josef Středula souligne que ce genre d’activités réduira considérablement les recettes fiscales de l’Etat. Il est donc évident que la réforme du Code de travail ainsi que l’intention du gouvernement de réduire les salaires des employés de 10 % risquent de mettre fin à la paix sociale en République tchèque. Pour l’instant cependant, le mot « grève » n’est pas encore très souvent décliné par les leaders syndicaux, le gouvernement et les syndicats se déclarant prêts à un dialogue sur les mesures proposées.