Grève et manifs: bilan plus que mitigé pour les syndicats
Des salariés du secteur public tchèque se sont mis en grève ce mercredi pour protester contre les mesures d'austérité décidées par le gouvernement de centre-droit du Premier ministre Petr Nečas. Mais la mobilisation semble avoir été faible.
Rappelons que le secteur public en République tchèque représente environ 600 000 salariés. D'autres manifestations ont eu lieu dans une vingtaine d'autres villes, dont Ostrava, Usti nad Labem, et Pardubice, mais n’ont regroupé que quelques centaines de personnes. Les manifestations sont rares dans le pays et qu’il n’y a pas de tradition de la grève comme elle peut exister par exemple en France ou en Grèce.
Mais cette journée ressemble à un baroud d’honneur assez peu réussi, la majorité de la population et en l’occurrence la majorité des fonctionnaires semble plus résignée que révoltée.
Les réactions pour l’instant sur la scène politique sont assez schématiques, avec les représentants des partis de droite qui fustigent les syndicats. Pour le Premier ministre Petr Nečas, les syndicats et l'opposition de gauche jouent un « jeu politique dangereux » qui risque de « déstabiliser le pays ». Le président de la République, le très libéral Václav Klaus a lui aussi accusé les syndicats de vouloir seulement « montrer leurs muscles ». Selon le chef de l’Etat les coupes budgétaires engagées par le gouvernement représentent une « nécessité absolue ».En revanche à gauche, on se montre solidaire. L’opposition social-démocrate a tenu à soutenir les manifestants et les grévistes. Il y avait même parmi les orateurs lors de la petite manifestation pragoise, Richard Falbr, un député européen du CSSD.
Il faut souligner qu’en République tchèque la direction syndicale et la direction du parti social-démocrate (CSSD) sont plus que proches. D’ailleurs l’ancien président de la confédération syndicale, Milan Štěch, est depuis peu président du Sénat, élu sur la liste social-démocrate. Et évidemment aujourd’hui il soutient le mouvement et explique qu’il considère la baisse de 10% de la masse salariale dans la fonction publique comme un pas dans la mauvaise direction.