Les Tchèques de moins en moins nombreux : un défi économique pour l’avenir

Photo: Archives de Radio Prague

Pour la première fois depuis dix ans, la population en République tchèque a décru en 2013. A la fin de l’année, 10 512 400 personnes vivaient dans le pays, c’est-à-dire 3 700 de moins qu’en 2012. Selon l’Office tchèque des statistiques, qui dévoile cette information ce vendredi, cette baisse s’explique par un taux d’accroissement naturel négatif et par un solde migratoire également négatif, et ce pour la première fois depuis 2001. Cette confirmation de la morosité de la démographie tchèque implique de nombreux défis économiques pour l’avenir du pays qui devra notamment faire face à une importante augmentation du nombre de retraités en même temps qu’à une baisse significative du nombre d’actifs.

Photo: Archives de Radio Prague
La République tchèque est l’un des pays d’Europe et même du monde où le taux de fécondité est parmi les plus faibles. Les femmes y avaient en moyenne 1,27 enfant en 2012. Une explication avancée serait la croissance de la population diplômée des écoles supérieures, des individus qui privilégieraient leur carrière à la fondation d’une famille. Aussi, l’an passé, il y a eu plus de décès, 109 200, que de naissances, 106 200, et le taux d’accroissement naturel tchèque est donc négatif.

Même problème du côté du solde migratoire : selon la Télévision publique, les Tchèques seraient nombreux à émigrer de leur pays en raison du faible niveau des salaires. Ils iraient s’installer en Allemagne où en Autriche où ces salaires sont bien plus élevés. A l’inverse, la République tchèque attire peu d’immigrants et ce solde migratoire est donc négatif.

Les démographes considèrent toutefois qu’il est possible que cette tendance s’inverse. La croissance de la population en Afrique et en Asie pourrait conduire à une immigration importante et la République tchèque pourrait en bénéficier. Pour encourager la natalité, la grande majorité des partis politiques proposent différentes mesures. Actuellement au pouvoir, les sociaux-démocrates, les représentants du mouvement ANO et les chrétiens-démocrates, dont la politique familiale est l’une des priorités, ont ainsi certains projets en la matière.

Il est question d’augmenter à partir de 2015 les exonérations fiscales lorsque les familles ont un deuxième enfant ou plus. Une autre mesure est envisagée, elle faisait partie du programme de la social-démocratie lors des dernières élections législatives, qui consisterait à étendre la prime à la naissance au deuxième et au troisième enfant. Les chrétiens-démocrates souhaitaient eux augmenter le nombre d’écoles maternelles et primaires publiques, tant il est vrai que les structures d’accueil pour les enfants en bas âge manquent. D’autres formations, comme celle des Verts, souhaitent que les hommes puissent bénéficier de droits renforcés en matière de congé parental.