Les Tchèques vivent plus longtemps, mais en moins bonne santé
Au cours des cinquante dernières années, l’espérance de vie a progressé de plus de huit ans chez les Tchèques, pour s’élever à 76 ans chez les hommes et 81 ans chez les femmes. Mais cela ne représente pas forcément une augmentation de l’espérance de vie en bonne santé : les nouvelles données révélées par l’Institut de la Santé publique (SZÚ) montrent que si les petits Tchèques vivront plus longtemps que leurs parents, c’est malheureusement, semble-t-il, pour souffrir plus longtemps de maladies et de difficultés dans les gestes de la vie quotidienne.
Selon l’information publiée par le journal, les hommes nés en 1962 pouvaient compter vivre en bonne santé 62,8 années, tandis que l’espérance de vie sans incapacité chez les nouveau-nés en 2015 a reculé à 62,4 ans chez les garçons. Chez les femmes, l’espérance de vie en bonne santé est restée pratiquement inchangée depuis 1962, à savoir 63,7 ans.
« Si nous vivons plus longtemps, ce n’est pas parce que nous avons changé notre style de vie, mais parce que les progrès sanitaires savent rallonger notre vie » explique, dans les pages de Lidové noviny, Marie Nejedlá, de l’Institut de la Santé publique. C’est elle qui a publié ces chiffres, en se référant aux statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’agence Eurostat. Les statistiques montrent que l’espérance de vie en bonne santé en République tchèque est très proche de la moyenne européenne. Néanmoins, elle est plus élevée en Allemagne, en Irlande, en Grèce, en Espagne ou en France. La Suède est indiscutablement un exemple à suivre pour la République tchèque : les nouveau-nés suédois peuvent espérer vivre douze ans de plus en bonne santé que les bébés tchèques, tandis que la différence chez les filles s’élève à dix ans. Pourtant, il y a cinquante ans, la situation dans les deux pays était inverse.
Les raisons du déclin de l’espérance de vie en bonne santé chez les Tchèques sont bien connues : la surconsommation d’alcool, le tabagisme, la mauvaise alimentation et le manque d’activité physique. A cela s’ajoute d’autres facteurs négatifs, comme la pollution de l’air, responsable de 11 000 décès en République tchèque en 2017 selon l’Organisation mondiale de la Santé (cf. https://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/en-republique-tcheque-la-pollution-tue).Enfin, une autre étude, menée récemment par les autorités sanitaires tchèques, révélait qu’environ 60 % des citoyens ne savaient pas de quelle manière ils pouvaient améliorer leur état de santé.