L’espace Schengen offre de nouvelles possibilités à certaines communes tchèques
Les traités conclus après la Première Guerre mondiale et la Deuxième Guerre mondiale, la partition de la Tchécoslovaquie en 1993, ont conduit à la division de communes historiques, situées aux frontières entre deux Etats. En Moravie du nord, en Bohême du sud ou à la frontière tchéco-slovaque, leurs habitants accueillent avec une grande joie l’entrée de la Tchéquie dans l’espace Schengen. En effet, ils pourront reprendre une vie normale, sans aucune barrière.
Cesky Tesin, c’est le nom de la partie tchèque de l’ancienne ville historique Teschen. En 1920, les puissances victorieuses de la Première Guerre mondiale ont décidé des frontières de la Tchécoslovaquie née en 1918. Teschen a été divisée en deux le long du cours de la rivière Olse. Au nord, elle est devenue la Polonaise Cieszyn, au sud la Tchèque Cesky Tesin. En 1939, la ville a été occupée par les forces de l’Allemagne nazie et réunifiée, pour être de nouveau divisée après la guerre. La ville était divisée, les propriétés étaient divisées, les familles aussi. Aujourd’hui, les deux parties existent certes toujours, mais elles ne sont plus divisées, les barrières sont tombées et les habitants se réjouissent d’un nouveau développement.
Une autre commune, mais en Bohême du sud, a connu le même destin. Il s’agit de Ceske Velenice qui a été séparée de la ville autrichienne de Gmünd par la frontière du nouvel Etat, la Tchécoslovaquie. La partie tchèque était plus avantagée avec la majeure partie des entreprises industrielles et la gare de chemin de fer. Pourtant, après l’arrivée des communistes au pouvoir, la ville ne s’est plus développée car le régime totalitaire ne favorisait pas l’essor des régions frontalières. Avec la destruction du Rideau de fer, tout a changé et avec l’entrée de la Tchéquie dans l’espace Schengen, les habitants attendent des changements plus importants. Le maire de la commune, Jaromir Sliva, pense cependant que cela n’arrivera que quand les revenus des Tchèques et des Autrichiens seront au même niveau.
Beaucoup plus récente, la partition de la Tchécoslovaquie, en 1993, a causé d’importants problèmes dans certaines localités à la frontière tchéco-slovaque. Elle a même conduit à l’échange de deux communes, Sidonie et U Sabotu qui faisaient partie géographiquement d’un Etat, mais administrativement de l’autre. La localité qui s’appelle Kasarna, dans la région de Vsetin, présentait jusqu’au 21 décembre une curiosité certes, mais très contraignante pour les citoyens tchèques : ils devaient laisser leurs voitures du côté tchèque et faire quelques centaines de mètres à pieds pour rejoindre leurs chalets du côté slovaque. Cela est désormais relégué au passé et comme la région est idéale pour les sports d’hiver, les amateurs pourront donc s’en donner à cœur joie sur les pentes tchèques et slovaques. Une ombre au tableau : les frontières sont complètement ouvertes, mais les Tchèques ne pourront accéder au marché du travail européen qu’en 2011.