L'été, une saison à hauts risques pour les touristes tchèques ?

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Cette année s'annonce plus tragique que les autres pour les touristes tchèques qui ont décidé de passer leurs vacances à l'étranger. Ils sont victimes d'accidents très divers. Nous évoquerons quelques cas, tels qu'ils ont été décrits dans la presse tchèque.

66 Tchèques, un nombre plus élevé que l'année dernière, sont morts depuis le début de cette année dans une douzaine de régions touristiques recherchées. Leurs décès sont le plus souvent la conséquence d'accidents. L'été représente, on le sait bien, une saison à hauts risques.

Selon le journal MfDnes, c'est en Slovaquie que meurent le plus de touristes tchèques. Ils sont treize à y avoir perdu la vie durant le premier semestre de cette année, le plus souvent en pratiquant l'alpinisme dans les Hautes Tatras. S'ensuivent la Croatie et l'Allemagne... En Croatie, qui est la destination privilégiée des Tchèques, on estime même que ceux-ci détiennent la primauté du point de vue des statistiques portant sur les décès des touristes étrangers. L'explication ? Les Tchèques ne sont pas assez prudents et évaluent mal leurs capacités et forces, tant sur la route que sous les rayons du soleil ou en mer, font remarquer les délégués des agences de voyage.

Parmi les accidents tragiques qui ont retenu une grande attention, cet été, on notera la disparition en mer d'un jeune homme de 18 ans qui, allongé sur un bateau gonflable, s'est laissé emporter par une brise aux larges des côtes sous les yeux désespérés de ses parents. Les sauveteurs, en hélicoptère ou en bateau, ne l'ont plus retrouvé... Un garçon de 14 ans s'est noyé en pratiquant la plongée sous-marine.

C'est pourtant la route qui fait toujours le plus de victimes. Quatre Tchèques sont morts dans un accident particulièrement tragique qui a eu lieu il y a quelques jours en Espagne, lorsque leur voiture a heurté un camion. Des Tchèques meurent aussi sur des routes en Italie, en Autriche, en France.

Un Tchèque de 24 ans a été tué lors d'un attentat terroriste à Charm El-Cheikh, en Egypte. Employé sur place par une agence de tourisme, il est devenu la première victime tchèque d'un acte terroriste... A noter que l'événement n'a pas découragé d'autres touristes tchèques à se rendre dans la région.

Ces dernières années, les Tchèques ont pris l'habitude de visiter des contrées éloignées. A ce propos, le quotidien cite les paroles de Ivan Zalesky, directeur du département consulaire du ministère des Affaires étrangères, qui dit : « Souvent, les gens ne se préparent pas assez à leurs voyages, même quand ils se rendent dans des régions exotiques, dans des localités à risques ».

Pratiquement chaque année, un ou plusieurs Tchèques sont portés disparus dans un pays étranger. On se souvient notamment de la disparition bouleversante de trois étudiants tchèques, deux frères et une jeune fille, dans les montagnes d'Albanie, qui n'ont laissé aucune trace voilà trois ans de cela ou de celle d'une alpiniste tchèque, en Equateur... Cette année encore, un alpiniste tchèque a disparu, en Turquie cette fois-ci.

En dépit des risques certains qui les guettent, les Tchèques ne semblent pas prêts à renoncer à leur envie de voyager. Un plaisir qui leur avait été si longtemps interdit sous le régime communiste. Dans sa dernière édition, l'hebdomadaire Respekt s'interroge plus largement sur ce que représente, aujourd'hui, le phénomène des vacances. Son titre est on ne peut plus éloquent : « Les vacances idéales sont celles passées chez soi ». Le journal cite les sociologues Zygmunut Baumant et Hana Librova selon lesquels le tourisme constitue aujourd'hui un plaisir de consommation superficiel. Et de conclure :

« Il est préférable de laisser pousser ses racines sur le site où l'on vit, de le connaître à fond, de prendre connaissance de toutes ses nuances, de suivre l'alternance des saisons et de tout faire pour qu'il devienne un véritable foyer que l'on n'aura pas très envie de quitter... Mais au cas où l'on se décide quand même à partir en voyage, il y a toujours lieu de s'interroger sur ce que le voyage peut nous apporter et sur ce que nous pouvons apporter à l'endroit visité. »

Apporter des médicaments ou de l'argent aux dissidents, s'il s'agit d'une visite à Cuba, en serait, selon l'auteur de l'article, un bel exemple.