L'Europe de l'emploi : Prague est arrivé à un compromis
Enfin un accord entre la République tchèque et l'Union européenne sur la "libre circulation des personnes", objet d'intenses négociations depuis le printemps dernier. Les détails avec Omar Mounir.
A s'en référer au secrétaire d'Etat tchèque, Pavel Telicka, cet accord ne veut aucunement dire que la Tchéquie est satisfaite des conditions de l'Union, injustes à ses yeux. Le tout est qu'à Prague on en est arrivé à cette conclusion réaliste : des résultats meilleurs sont impossibles. Prague a obtenu des pays membres de l'Union qu'ils puissent, après une période transitoire, permettre ou compliquer à la main-d'oeuvre tchèque l'accès à leur marché de l'emploi. Cette période transitoire est arrêtée à deux ans, avec faculté de prolongation jusqu'à sept ans. D'un autre côté, les membres de l'Union ne sont nullement tenus par ces délais et peuvent ouvrir leur marché de l'emploi, dès après l'élargissement. La Hollande, l'Irlande, le Danemark et la Suède ont déjà opté pour cette alternative qu'adopteront au moins quatre voire cinq autres pays membres. D'autres pays se prononceront au moment de l'admission seulement. D'autres encore, quoique décidés à observer le délai transitoire, n'opposeront pas et n'opposent déjà pas de difficultés à l'emploi.
La République tchèque a obtenu de pouvoir protéger son marché contre la main-d'oeuvre des nouveaux membres aussi longtemps que leurs ressortissants subiraient des restrictions à l'emploi par les membres actuels. Telicka ne pense toutefois pas que les nouveaux membres abuseraient, entre eux, de cette mesure, au point de se porter préjudice. Parallèlement, il défend le droit de la Tchéquie de protéger son marché de l'emploi, dans son ensemble, sinon régionalement, voire sectoriellement. Il est tout à fait normal que Prague n'autorise pas l'emploi de la main-d'oeuvre dans les régions frappées durement par la transformation, a-t-il dit en substance.
"Ce système, ce ne sont pas nous qui l'avons créé. Nous avons été pour la liberté de circulation de la main-d'oeuvre depuis le premier jour", a conclu Telicka.