L'hiver 2005-2006 en Tchéquie aura été l'un des plus rigoureux de l'histoire

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Cette année l'hiver en République tchèque n'en finit pas. Les fêtes de Pâques arrivent et il continue à neiger non seulement sur les sommets, mais aussi plus bas. Selon les statistiques, cet hiver est le plus long depuis 1926.

L'hiver 2005-2006 dure déjà depuis 148 jours. De décembre à mars les températures en Tchéquie se situaient en-dessous de la normale sans battre cependant les records de froid. D'après la statistique de l'Institut de hydrométéorologie tenue depuis 1926, c'était l'hiver 1969-1970 qu'on considérait jusqu'à présent comme le plus long avec 123 jours pendant lesquels les régions montagneuses ont été recouvertes de neige. Ce record est d'ores et déjà battu de 25 jours. Comment cela se fait que nous ayons un hiver aussi rigoureux à l'époque où l'on parle si souvent du réchauffement de la planète? Le climatologue Jan Pretel cherche à expliquer cette contradiction:

" En effet, on pourrait y trouver une certaine contradiction parce que les théories sur le réchauffement de la planète indiqueraient plutôt que l'hiver serait accompagné de précipitations plus fréquentes, ce qui a été le cas cet hiver, mais aussi que ces précipitations seraient liquides et qu'il ne s'agirait pas de la neige. Ici il y a donc une contradiction avec la théorie du changement global du climat. D'autre part, il y a un autre aspect de ce changement global - une variabilité plus importante des situations météorologiques extrêmes, et cela est arrivé justement cette année. Cela ne veut pas dire pourtant que l'hiver prochain sera aussi rude et neigeux comme la période actuelle. Il se peut que ce soit un autre extrême, donc un hiver relativement doux et pluvieux, ce qui confirmerait justement que le climat change car il y a une variabilité plus importante des phénomènes climatiques extrêmes."

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Qu'est ce qui nous attend donc à l'avenir? Faut-il nous préparer à un durcissement du climat? Jan Pretel ne pense pas que nous soyons au seuil d'une nouvelle ère glacière:

"Je pencherais plutôt pour la théorie sur une tendance de longue durée selon laquelle les hivers dans notre région seront de plus en plus modérés. Pourtant on ne peut pas exclure qu'un de ces hivers sera long et rude comme celui de 2005-2006. Mais la tendance générale devrait être à l'atténuation des hivers."

Quoi qu'il en soit, cette théorie ne changera rien au fait que l'hiver 2005-2006 aura été sans doute le plus rude que nous ayons connu. Il est fort probable que la neige restera dans les montagnes jusqu'au mois de mai.