Limitation de la production de véhicules chez Škoda et Tatra - conséquence de la crise dans le monde de la finance
L’économie tchèque commence à ressentir les secousses de la crise financière mondiale. Cet impact est dû au fait que l’économie nationale est en grande partie dépendante des exportations qui reflètent d’ores et déjà une baisse de la demande étrangère. Ainsi, deux producteurs automobiles tchèques, Tatra et Škoda Auto, ont déjà annoncé la diminution de leur production.
Les plus de 4000 employés de l’usine Tatra Kopřivnice au nord de la Moravie ont appris vendredi dernier du directeur général Ronald Adams ce qui les attend les jours prochains : La production des camions sera ralentie à 6 véhicules par jour, au lieu de 7 actuellement. Une partie des employés travailleront à temps réduit, on procédera à l’entretien spécial des machines et à une restructuration de certains ateliers. Grâce à ces mesures, la direction de Tatra espère maintenir l’emploi à son niveau actuel. Les salaires des employés ne devraient pas baisser, même si la limitation de la production occasionnera à Tatra une perte de 200 millions de couronnes.
Quant au premier exportateur tchèque, Škoda Auto de Mlada Boleslav, sa production de voitures baissera de 13 000 véhicules, d’ici à la fin d’octobre. Pourtant, encore au cours du premier semestre de l’année, Škoda a vendu plus de 360 000 voitures et réalisé une croissance annuelle de 18%. Pour la période à venir, le groupe prévoit le ralentissement de la croissance à 4 %. Ce lundi, Fred Kappler, membre de la présidence de Škoda Auto, a annoncé le plan de sauvetage pour faire face à la crise des débouchés : La production sera arrêtée pendant la dernière semaine du mois d’octobre et aussi pendant deux semaines de Noël. Suite à la crise mondiale, Škoda Auto réévaluera ses projets pour 2009. Une diminution de la production n’est toutefois pas prévue.
L’industrie automobile tchèque représente un cinquième du PIB national. Les mesures prises face à la crise financière internationale toucheront non seulement les principales usines de production, mais aussi des milliers de sous-traitants. Le gouvernement tchèque s’est voulu rassurant lors une conférence de presse convoquée ad hoc : selon le ministre des Finances, Miroslav Kalousek, le système bancaire tchèque est stabilisé et sain et la croissance de l’économie continuera, bien qu’à un rythme ralenti :« Les temps exceptionnellement bons sont derrière nous et ce qui nous attend c’est une situation normale, pas du tout une crise ou une période qui exigerait la prise de mesures extraordinaires. »
La croissance de l’économie tchèque prévue par les économistes pour 2009 sera de 3%. A titre de comparaison, elle a été de 4,6% au cours du deuxième trimestre de cette année.