L'ONG tchèque l'Homme en détresse contrainte de quitter la Tchétchénie par les autorités russes
Clovek v tisni - ou l'Homme en détresse en français -, c'est le nom d'une des ONG tchèques les plus actives dans le domaine humanitaire. Présente dans plusieurs régions du monde, elle fait partie, selon ses responsables, des principales structures opérant dans le nord du Caucase. Jusqu'à présent en tout cas, car les autorités russes viennent de refuser à l'Homme en détresse de prolonger l'autorisation d'exercer ses activités sur leur territoire.
« Sans cette autorisation, il est impossible de travailler sur place », a indiqué le responsable de l'Homme en détresse dans la région, Marek Vozka, en précisant que sans ce papier, aucun contrat de travail ne pouvait être conclu et que leur travail n'avait par conséquent plus aucun sens.
L'ONG tchèque pourrait donc se voir contraindre de quitter la Tchétchénie et l'Ingouchie voisine, où elle opérait depuis le début de l'année 2000. Elle fut d'ailleurs l'une des premières organisations étrangères à acheminer un convoi de denrées alimentaires en Tchétchénie et dans sa capitale Grozny, alors noyée sous une pluie de bombes. Depuis ce temps, l'Homme en détresse a participé à de nombreuses actions réalisées en commun avec des agences de l'Onu et avec l'Office d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO).
Cela n'a pas empêché l'organisation tchèque d'avoir des problèmes à plusieurs reprises avec l'administration russe. L'année dernière, les forces de sécurité de Moscou l'ont notamment accusée de cacher des armes et du matériel pour fabriquer des faux documents dans la cave de la maison qu'elle occupait à Grozny. « Cela n'a jamais été confirmé », a déclaré Marek Vozka en ajoutant que l'affaire était devant le juge, mais qu'il n'y avait pas d'acte d'accusation.
« Depuis neuf mois, nous sommes sous pression constante, confie Simon Panek, le directeur de l'Homme en détresse, sans que rien ne nous soit notifié par écrit, et nous avons seulement quelques échos des rumeurs répandues par la presse russe, notamment autour de notre financement. »L'organisation humanitaire tchèque a d'ores et déjà déposé une nouvelle demande d'autorisation de travailler dans la région, et ses responsables espèrent obtenir une réponse favorable d'ici trois mois.
Le 30 juin dernier, Les agences humanitaires de l'Onu et de nombreuses ONG ont affirmé vouloir continuer à fournir une aide à la Tchétchénie et aux républiques voisines du sud de la Russie. Elles ont également lancé un appel pour lever 67 millions de dollars, afin de boucler leur budget de cette année.