L'opposition remporte la majorité au Sénat

La Chambre haute du Parlement tchèque est dominée par le ČSSD, principal parti de l'opposition, photo: CTK

Un Sénat orange, de la couleur du parti social-démocrate ČSSD : depuis ce week-end et le résultat des élections sénatoriales partielles, la Chambre haute du Parlement tchèque est dominée par le ČSSD, principal parti de l’opposition. Avec 12 sièges remportés sur les 27 en jeu lors de ce scrutin, 41 sénateurs représentent désormais le ČSSD dans un Sénat qui compte 81 sièges au total.

La Chambre haute du Parlement tchèque est dominée par le ČSSD,  principal parti de l'opposition,  photo: CTK
Moins d’un électeur sur quatre s’est prononcé lors de ce deuxième tour, ce qui n’empêche pas certains analystes d’affirmer qu’il s’agissait d’une sorte de référendum sur les réformes entreprises par la coalition gouvernementale dominée par la droite et dirigée par le chef du Parti civique démocrate ODS, Petr Nečas.

« Nous sommes prêts à négocier avec le principal parti d’opposition sur les principaux changements et les principales réformes », a affirmé le Premier ministre après l’annonce des résultats, tandis que le chef du ČSSD, Bohuslav Sobotka, insistait sur le nouveau rôle du Sénat :

Bohuslav Sobotka,  photo: CTK
« Nous allons vouloir corriger au Sénat les réformes gouvernementales, nous allons vouloir faire du Sénat une assurance contre les erreurs du gouvernement Nečas. Je suis personnellement convaincu que dans ces élections les gens ont voté contre les coupes budgétaires du gouvernement et contre certaines futures réformes injustes. »

« La social-démocratie domine le Sénat pour la première fois », « Un Sénat de gauche. Que peut-il faire ? », « Nečas a un plan pour contourner le Sénat orange », ou encore « Kalousek a une recette contre le Sénat orange » : ce sont les titres choisis par les principaux quotidiens du pays lundi matin.

Depuis sa première session en 1996, le Sénat a régulièrement été contesté et son rôle remis en question, de nombreux critiques doutant du bien-fondé du bicaméralisme à Prague. Avec la majorité absolue remportée par l’opposition, politiciens et commentateurs s’interrogent sur le réel pouvoir de la Chambre haute et sur ses capacités de nuisance face à une Chambre basse et à un gouvernement qui ont promis des réformes difficiles.

Petr Nečas,  photo: CTK
« Dans les faits, la nouvelle composition du Sénat n’aura pas beaucoup de conséquences », peut-on lire dans le quotidien Lidové noviny, qui souligne que la Chambre des députés, où la coalition gouvernementale possède une majorité confortable, peut statuer en dernier ressort.

Mais cela n’est pas le cas dans tous les domaines, notamment celui des missions militaires à l’étranger. L’opposition est contre le projet gouvernemental de renforcer le contingent tchèque présent sur le sol afghan. Du coup, le Premier ministre envisage de faire voter le texte dans les prochains jours, pour que le Sénat puisse l’adopter dans sa composition actuelle, avant la première session du nouveau Sénat, dans plusieurs semaines.