L'Orchestre de chambre de Prague entre dans la nouvelle saison
L'Orchestre de chambre de Prague a ouvert la nouvelle saison par un concert assez exceptionnel. Ce lundi, cet ensemble, qui excelle dans l'interprétation de la musique classique tchèque, a proposé au public de la grande salle du Rudolfinum un répertoire espagnol.
Le Concerto d'Aranjuez et le Concerto Madrigal pour deux guitares et orchestre de Joaquin Rodrigo ont figuré au programme de ce concert par lequel l'Orchestre de chambre de Prague voulait démontrer, sans doute, l'ampleur de ses possibilités artistiques et la volonté de se renouveler. Fondé en 1951, c'est un des ensembles anciens qui continuent à briller sur la scène musicale tchèque. Conçu comme une formation pour interpréter notamment la musique de la fin du XVIIIème siècle, il jouait sans chef d'orchestre, comme il était courant à l'époque de Haydn et de Mozart. Avec le temps, cependant, l'ensemble se sentait un peu à l'étroit dans le répertoire classique et baroque et a fait d'innombrables incursions dans la musique romantique (Mendelssohn, Schubert) et moderne (Britten, Honneger, Prokofiev, Stravinski). Il renonçait, parfois aussi, à sa liberté d'interprétation et se soumettait à l'autorité de grands chefs, dont Vaclav Neumann, Gerd Albrecht, ou Charles Mackerras.
Ces derniers temps, l'orchestre collabore avec le trio de pianos Eroica, avec lequel il fera une tournée aux Etats-Unis, et avec le clarinettiste allemand, Dieter Klöcker. C'est avec cet artiste que l'ensemble a enregistré, déjà, des oeuvres de Mozart, de Beethoven et de Rejcha. La collaboration avec le clarinettiste allemand a permis au public de découvrir, également, des auteurs classiques moins connus ou quasi oubliés dont Cartellieri, Yost, Baermann. Maintenant, Dieter Klöcker prépare avec l'orchestre l'enregistrement des concertos pour clarinette du compositeur italien du XIXème siècle Saverio Mercadante. Un disque de musique de Mozart a été enregistré, au printemps dernier, par l'Orchestre de chambre de Prague avec le pianiste autrichien Paul Badura-Skoda. Souhaitons à l'orchestre que ses nouveaux disques élargissent sa collection des prix, dans laquelle on trouve Le disque d'or de Supraphon, Wiener Flötenuhr et le Grand Prix du Disque de l'Académie Charles Cros.