L'organisation « L'homme en détresse » au Sri Lanka depuis les tsunamis : premier bilan (II)
26 décembre 2004 - 26 mai 2005 : cinq mois exactement se sont écoulés depuis les tsunamis. Cinq mois également depuis l'engagement sur place de l'organisation non-gouvernementale tchèque « L'Homme en détresse ». Suite du bilan que ses membres tirent de l'aide qui a été mise en place dans une région non-touristique du Sri Lanka.
Simon Panek, responsable de l'aide humanitaire et au développement de l'organisation « L'homme en détresse », explique que relativement à la courte période de temps écoulé depuis la catastrophe de décembre, les populations ont assez vite remonté la pente. La culture locale y est pour beaucoup, ainsi que leur implication dans le renouveau de la région. Simon Panek :
« Les gens sont pour ainsi dire réceptifs à l'aide. C'est une société tolérante et ils n'ont pas de problèmes avec la présence d'étrangers. Son orientation religieuse n'est pas arrêtée : dans cette région vivent à la fois des musulmans et des chrétiens. La communauté musulmane y est particulièrement importante mais il s'agit d'un islam modéré. C'est une communauté très sympathique, il n'y a pas de positions extrémistes, si l'on excepte bien sûr le conflit avec les Tigres tamouls séparatistes que le tsunami a quelque peu mis en veilleuse. Il faut espérer qu'il ne va pas redémarrer parce que cela pourrait bloquer notre travail. Pour l'heure, ce travail se fait dans des conditions plus difficiles que dans les régions exclusivement srilankaises du sud, mais l'aide continue néanmoins, que ce soit sur les terres tamoules, musulmanes ou sri-lankaises. »
Veronika Dvorackova est la coordinatrice de l'aide apportée au Sri Lanka et est donc en contact permanent avec les employés de l'organisation humanitaire sur place.
« Ils étaient très heureux... Il faut dire que bien entendu, très souvent, ils n'avaient jamais entendu parler de la République tchèque. Pour eux, c'était un pays qui se situait quelque part près de l'Italie. Néanmmoins, ils ont fait grand cas de l'aide venue de personnes qui ne les avaient jamais vus. Ils ont un autre rythme de vie et réagissent très positivement. Ils sont reconnaissants envers toute forme d'aide, ce n'est pas forcémment une question de dolars ou de couronnes, mais aussi le fait que des gens parlent et travaillent avec eux. C'est quelque chose de très important à leurs yeux. »
En effet, au-delà des besoins matériels d'urgence évidemment nécessaires, « L'homme en détresse » s'attache à résoudre d'éventuels futurs problèmes en amont. Un exemple intéressant : faire en sorte que des élèves préparant leur baccalauréat puissent rapidement retrouver des conditions d'étude adéquates, et terminent leur année sans que leur avenir n'ait à en pâtir.
Cependant, au vu des besoins si importants, comment faire en sorte que l'aide soit également distribuée ? Veronika Dvorackova :
« Dans le cadre de notre programme d'aide, nous essayons d'aborder les choses de façon complexe. Le principe de base, c'est que tous les gens qui ont été sinistrés de manière identique ont droit à une aide de même valeur. A partir du moment où l'on se base sur de tels critères, il ne peut pas y avoir de disparités et d'abus. Il est très difficile de travailler au Sri Lanka de manière générale car c'est un pays très pauvre. Et les gens qui vivent à l'intérieur des terres mériteraient eux aussi, bien sûr, de recevoir une aide... »