L'Union européenne : des crédits et pas de cadres

La République tchèque ne semble pas disposer de l'encadrement qualifié pour l'admission à l'Union européenne, et cette insuffisance pourrait lui occasionner des pertes en argent. Omar Mounir.

Aujourd'hui, en Tchéquie, personne n'est à même de dire quel est le nombre de fonctionnaires nécessaires à l'admission du pays à l'Union. Ni le ministère des A.E., et pas même le Comité gouvernemental pour l'intégration, ne seraient capables de donner un chiffre approximatif. Pourtant, nous sommes à deux ans de l'admission, prévue en principe, dès 2004. C'est le temps disponible pour la formation de cadres, notamment au faîte des procédures d'obtention de l'argent, auprès des fonds structurels européens. Pour peu qu'il ne soit pas remédié à cette situation, il n'y aurait pas, en Moravie comme en Bohême, de personnel qualifié pour négocier avec l'Union, et le citoyen y perdrait. L'ambassadeur de l'Union européenne en Tchéquie, Ramiro Cibrian, tirait la sonnette d'alarme, début février : "Si la République tchèque n'a pas de cadres qualifiés pour l'admission attendue début 2004, cela pourrait lui coûter très cher", a-t-il dit. Selon Cibrian, les sommes d'argent que la Tchéquie pourrait puiser dans les fonds constituerait le quintuple de l'aide qu'elle reçoit actuellement du programme Phare et de l'ISPA. Cibrian a, aussi, rappelé la nécessité pour la Tchéquie d'avoir de bons projets pour bénéficier des crédits privés et publics. Lors des deux dernières années, Prague a obtenu des fonds européens quelque 80 à 100 millions d'euros. Se trouver, après l'admission, dans l'incapacité de mettre à profit les ressources disponibles serait certainement une grande erreur, d'autant que la Tchéquie ne fera pas que puiser dans les fonds de l'Union, elle y contribuera aussi. Ce sont les régions qui seront les premiers bénéficiaires de "l'argent européen". Et tant que les régions ne seraient pas opérationnelles, cela veut dire que les organes européens ne disposeraient pas d'interlocuteurs valables. En attendant, certaines régions restent trop petites pour traiter avec l'Union et vont devoir, dans les meilleurs délais, fusionner avec d'autres.

Auteur: Omar Mounir
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