Martin Bonhard : « Je veux montrer aux Français que nous sommes un pays normal de l’Europe »
Présenter en premier lieu la création artistique tchèque contemporaine, jeune, au plus grand nombre de Français, même hors des murs de son institution, telle est la priorité du directeur du Centre tchèque de Paris, Martin Bonhard. Venu à Prague, à l’occasion de la rencontre des directeurs des Centres tchèques, Martin Bonhard a expliqué, au micro de Radio Prague, cette stratégie, tout en se souvenant de ses débuts à la tête du Centre tchèque, il y a trois ans :
« Je suis arrivé en été 2008, juste avant la présidence de tchèque de l’Union européenne. C’était donc un moment très important pour la diplomatie publique. Pour moi, c’était intéressant, car j’ai dû m’occuper des grandes manifestations qui présentaient la République tchèque en France. Nous avons commencé par un festival qui s’intitulait ‘Après 89’, organisé à l’occasion du 20e anniversaire de la chute du régime communiste et qui s’est déroulé sous le haut patronage de Václav Havel. L’idée était de présenter une République tchèque jeune, moderne, démocratique et dynamique. Moi, en fait, je n’ai pas grandi en République tchèque, mais en Autriche et en Allemagne, car mes parents sont des émigrés. Je crois connaître un peu cet enjeu : ancien pays communiste, les anciens membres de l’Union européenne, la perception des pays ex-communistes… Mon ambition reste de montrer à mes contemporains que la République tchèque est comme tous les autres pays en Europe. »
Avez-vous vécu, au cours de ces trois premières années à Paris, des moments particulièrement difficiles ? Avez-vous été obligé de renoncer à certains projets pour des raisons financiers ?
« Bien sûr que nous avons des difficultés budgétaires, comme toutes les institutions maintenant et non seulement en République tchèque. Il nous faut trouver des financements en dehors du budget qui nous est attribué par le ministère des Affaires étrangères. Il faut être assez créatif, mais cela fait partie de notre travail. Jusqu’à présent, nous n’étions pas obligés de renoncer à des projets, mais nous étions d’autant plus obligés de chercher de l’argent ailleurs. Je crois qu’à Paris, nous sommes privilégiés car à Prague, on se rend compte de l’importance de ce centre. Même si les restrictions budgétaires nous touchent, nous aussi, nous pouvons quand même plutôt bien travailler. »
Au printemps 2011, le litige entre la République tchèque et la société Diag Human a fait couler beaucoup d’encre en République tchèque. Une des conséquences de ce litige a été la saisie de certaines œuvres d’art tchèques à l’étranger. Le Centre tchèque de Paris aurait également été menacé par cette saisie. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette affaire ?
« Mon regard personnel ne joue aucun rôle dans cette affaire. Cette question est gérée par notre ambassade, par notre ambassadeur Mme Marie Chatardová et par le ministère tchèque des Affaires étrangères. Le Centre tchèque de Paris est ouvert, il fonctionne et nous n’avons pas d’indications que cela devrait changer à l’avenir. »
Les Centres tchèques sont implantés dans une vingtaine de pays sur trois continents. Plus de détails sur leur programmation au www.czechcentres.cz