Métro de Prague : quatre nouvelles stations seront ouvertes ce lundi, mais toujours pas à l’aéroport

Nádraží Veleslavín, photo: Filip Jandourek, ČRo

Le réseau du métro de Prague, qui a fêté ses 40 ans il y a moins d’un an, s’agrandit. En attendant l’éventuelle construction d’une quatrième ligne, envisagée pour le début des années 2020, quatre nouvelles stations seront ouvertes ce lundi, prolongeant ainsi la ligne A, dont le terminus se trouvait jusqu’alors dans le quartier de Dejvice, jusqu’au plus grand hôpital du pays à Motol. Ce prolongement sur un peu plus de six kilomètres permettra également de réduire le temps de voyage nécessaire entre l’aéroport international Václav Havel et le centre de Prague.

Nádraží Veleslavín,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
On ne sait trop dire si c'est là une spécificité tchèque, mais la question mérite d'être posée. Pas même ces quatre nouvelles stations situées dans le 6e arrondissement de la capitale (Bořislavka, Nádraží Veleslavín, Petřiny et Nemocnice Motol) n’ont encore été inaugurées que, déjà, une première controverse est apparue mercredi dernier. Des petits malins se sont aperçus que dans l’une de ces stations flambant neuves, à Nádraží Veleslavín (Gare de Veleslavín), aucun escalier mécanique n’avait été installé à la sortie menant à l’arrêt de bus depuis lequel les voyageurs seront censés rejoindre l’aéroport… Ravis d’avoir un si bel os à ronger, certains médias tchèques l’ont bien souligné : malgré la date de la sortie de l’information, ce n’était nullement un poisson d’avril. Sans doute prise de court et gênée aux entournures, la société des transports en commun de Prague a précisé qu’il ne s’agissait pas non plus d’un oubli et s’est défendue en prétendant qu’au moment de la planification du projet, en 2008, l’aéroport de Prague n’avait pas demandé d’escalator. Une argumentation qui n’enlève rien au fait que pour un projet dont le coût est estimé à 20 milliards de couronnes (730 millions d’euros), cela fait quelque peu désordre. Les institutions européennes, qui devraient participer à hauteur de 35% environ au financement des travaux, seront certainement ravies d’apprendre la nouvelle.

Néanmoins, certaines mesures seront prises pour aider les voyageurs moins costauds ou aux sacs et valises trop lourds à sortir du métro. L’aéroport de Prague a annoncé qu’un service de porteurs de bagages sera mis en place. Un à deux « sherpas » des temps modernes, selon l’affluence, seront à disposition des gens pour monter l’escalier avec leurs bagages. Le tout gratuitement de 5h00 à 20h00 tous les jours de la semaine.

Nemocnice Motol,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
Mais ce n’est pas le seul reproche fait au prolongement du métro. Ses critiques regrettent le choix de l’hôpital de Motol comme terminus, alors que l’aéroport de Prague, distant seulement de quelques kilomètres des nouvelles stations, reste desservi uniquement par des autobus, et qu’il n’existe aucun autre moyen de transport direct le reliant au centre de Prague.

Par ailleurs, ces quatre nouvelles stations ne seront exploitées que partiellement. Ainsi, à titre d’exemple, entre 9h30 et 20h00, seule une rame de métro sur deux effectuera la liaison entre Dejvická, où finissait jusqu’à présent la ligne A (aussi appelée ligne verte), et l’hôpital de Motol.

Enfin, d’autres problèmes, d’ordre financier cette fois, ont défrayé la chronique. Pour diverses raisons, de la répartition opaque des moyens de financement à certains engagements non respectés par rapport au projet d'origine, la ville de Prague pourrait ainsi ne pas recevoir la totalité des sept milliards de couronnes (255 millions d’euros) en provenance des fonds structurels européens, comme cela était initialement prévu.

Petřiny,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
Pour autant, le développement du métro pragois, qui a transporté 584 millions de passagers en 2013 (soit 1,3 million en moyenne par jour), pourrait ne pas s'arrêter là et même se poursuivre dans un avenir relativement proche. La construction envisagée d’une quatrième ligne de métro à Prague, dite la ligne D, depuis Náměstí Míru (Place de la Paix dans le centre-ville) jusqu’au quartier de Písnice, dans le sud, coûterait 45 milliards de couronnes (1,65 milliard d’euros) hors taxes. C’est ce qu’a annoncé le directeur-général de la société Metroprojekt, mercredi dernier. Les travaux pourraient être entamés en 2017 et durer de cinq à six ans. Cette nouvelle ligne, qui est une des promesses de la coalition gouvernementale, doit permettre de rattacher le sud au centre de Prague. Une fois l’achat des terrains achevé, le lancement de l’appel d’offres pour la réalisation du projet est prévu pour l’année prochaine.