Mezipatra 2008, le festival des films gays et lesbiens : « c’est un endroit qui exige la tolérance »

La neuvième édition du festival Mezipatra, festival des films gays et lesbiens, s’est déroulée entre Brno et Prague, depuis le 31 octobre dernier. Il met en compétition une trentaine de films qui parlent évidemment de problèmes auxquels sont confrontés les communautés gays et lesbiennes, mais surtout et avant tout d’amour et de relations humaines. Radio Prague a rencontré Jozef Gréč, programmateur au festival Mezipatra.

« Le festival Mezipatra est le festival tchèque spécialisé pour le concours des films sur la thématique des femmes lesbiennes et des hommes homosexuels et d’autres minorités sexuelles, donc le festival des films gays et lesbiens. Le festival est préparé en collaboration avec plusieurs institutions culturelles, par exemple l’Institut français, le Goethe Institut, le British Council etc. Mezipatra signifie mezzanine. C’est l’endroit où l’on rencontre les gens sans regarder à leur minorité, leur race, où l’on mixe les genres, où l’on mixe les modes de vie. Donc c’est un endroit qui exige la tolérance. »

Il n’y a pas de film tchèque cette année, notamment parce que la dernière édition était consacrée à une rétrospective sur tous les films tchèques abordant les thèmes gays et lesbiens. Par contre, le festival présente trois films français, dont Les chansons d’amour, qui a ouvert le festival à Prague et qui illustre parfaitement le thème choisi cette année par les organisateurs. Jozef Gréč :

« L’ouverture du festival a été les Chansons d’amour de Christophe Honoré. C’est une comédie musicale qui raconte une histoire de ménage à trois. Deux amants, Ismaël et Julie s’aiment, mais ils s’inquiètent que la routine s’installe dans leur relation et ils invitent la collègue de travail d’Ismaël pour faire un ménage à trois. Mais Julie meurt soudainement et les deux qui restent doivent s’accommoder de sa perte. C’est donc un film sur les perspectives que l’on peut trouver après la mort d’un proche.

Chaque année, nous traitons de sujet spécial pour accentuer les problématiques qui concernent la communauté gay et lesbienne. Cette année, nous avons le sujet de « vie après », vie après la perte, vie après un diagnostic sévère, vie après un changement majeur dans la vie, ainsi que les perspectives, pas seulement sombres et tristes mais aussi les perspectives joyeuses où l’on peut trouver un nouveau sens à la vie. »

Logiquement, et en relation avec le thème de cette édition, le festival présente aussi une série de films sur le virus du sida. En collaboration avec la « Maison de la lumière », une association qui s’occupe des personnes atteintes du virus en République tchèque, le festival a organisé également des discussions dans des écoles secondaires. Placé sous le patronage de l’ancien président Václav Havel, de la ministre des Droits de l’homme et des Minorités nationales, Džamila Stehlíková et du maire de Prague, Pavel Bém, le festival attire chaque année plusieurs milliers de spectateurs, parmi lesquels autant d’hétérosexuels que de personnes issues des communautés gay et lesbiennes qui constituent finalement ensemble un public simplement cinéphile.

Le festival rendra son palmarès lors de la cérémonie de clôture le mercredi 12 novembre.