Miloš Zeman pour l’adhésion de la Serbie à l’Union européenne

Miloš Zeman et Tomislav Nikolić, photo: ČTK

Dans le cadre de sa visite officielle en Serbie, le chef de l’Etat tchèque a pris position sur des questions concernant l’avenir de ce pays des Balkans dont il soutient le processus d’adhésion à l’Union européenne, une adhésion qu’il espère « voir de son vivant ». Miloš Zeman a rencontré son homologue serbe Tomislav Nikolić ainsi que le Premier ministre, Ivica Dačić, afin d’évoquer cette question mais également pour promouvoir l’implantation des industries tchèques en Serbie.

Miloš Zeman et Tomislav Nikolić,  photo: ČTK
Après avoir accueilli le chef de l’Etat tchèque, le président serbe, Tomislav Nikolić, a fait savoir que la Serbie avait perdu trop de temps dans le cadre des discussions relatives à son adhésion à l’Union européenne. Cette adhésion serait conditionnée à la normalisation des relations et au respect réciproque de la Serbie et du Kosovo. A ce propos, Martin Ježek, qui s’intéresse à la région des Balkans pour la Radio tchèque, a fait savoir quel pourrait être le rôle du chef de l’Etat tchèque dans ce processus d’intégration:

« Le président Zeman est une personne qui sympathise assez avec les positions serbes à l’égard du Kosovo. On se souvient encore de ses propos, quand il disait que le bombardement de la Yougoslavie n’était pas juste, et que l’indépendance du Kosovo a été déclarée de façon quelque peu prématurée. »

Malgré les positions de l’actuel chef de l’Etat, la République tchèque a été l’un des premiers pays à reconnaître l’indépendance du Kosovo. Aujourd’hui, l’heure serait à l’apaisement entre la Serbie et le Kosovo, alors que Belgrade bloquait toute avancée dans ce sens. Les Albanais, qui constituent la majorité de la population du Kosovo, ont proclamé unilatéralement l’indépendance du Kosovo vis-à-vis de la Serbie en 2008. Toutefois, Belgrade ainsi que les Serbes du Kosovo avaient fait savoir qu’ils n’accepteraient jamais sa souveraineté. Sous la pression de la communauté internationale, et de l’Union européenne, les deux parties ont néanmoins fait des efforts visant à normaliser leurs relations. Au mois d’avril 2013, elles ont ainsi conclu un accord, qu’elles se sont efforcées d’appliquer depuis. Martin Ježek considère que c’est une condition permettant d’accélérer les négociations avec l’UE mais pas la seule.

« La Serbie doit tout d’abord se réformer elle-même. Et à l’heure actuelle c’est bien la chose la plus difficile qui l’attend, si on fait référence à sa justice, à son administration, à son système législatif, etc. Mais en ce qui concerne le Kosovo, il est évident que les pays membres de l’Union européenne vont faire pression pour que les relations se normalisent entre la Serbie et le Kosovo. »

Belgrade,  photo: Zoran Zivotic,  CC BY-SA 3.0 Unported
Le chef de l’Etat, Miloš Zeman, s’est également rendu en Serbie avec une importante délégation d’hommes d’affaires tchèques, afin d’y promouvoir l’implantation des industries tchèques. Selon Martin Ježek, des entreprises tchèques pourraient par exemple participer à la construction du métro de Belgrade. Il existerait d’autres projets de moindre importance touchant notamment au réseau ferré du pays.

Par ailleurs, visant indirectement l’ancienne province serbe du Kosovo, le chef de l’Etat tchèque a également déclaré que le terrorisme ne doit pas être sous-estimé, en faisant allusion aux trafics d’organes humains, qui auraient été financés par le régime kosovar. Le prochain voyage officiel du chef de l’Etat tchèque se fera en direction de la Slovénie.