Mirek Topolánek attaqué à coup de pierres pendant la campagne électorale ; l’enquête se poursuit.
Après une campagne pour les élections européennes mouvementée et quelque peu brutale en juin dernier avec les « lancers d’œufs » contre le président du parti social-démocrate Jiří Paroubek, la campagne pour les élections législatives anticipées d’octobre prochain s’annonce encore plus violente. Vendredi 21 août, l’ancien premier ministre et actuel chef de l’ODS Mirek Topolánek a été attaqué, à coup de pierres. La police cherche à savoir si l’acte a été commandité.
Les journaux affichaient donc ce week-end une photo de Mirek Topolánek avec une petite coulée de sang ruisselant de son front à son menton. Si la blessure n’est pas grave, l’attaque reste particulièrement violente, d’autant plus que certains projectiles ont atteint d’autres personnes à côté de lui. On écoute la réaction de Mirek Topolánek à la télévision tchèque :
« J’espère que la police va retrouver les auteurs parce que pour moi, ce n’est pas une blague. Mais je ne vais pas changer mon programme de campagne, et je considère cet incident comme un accident de parcours. »
Le candidat n’a donc pas l’intention de modifier le dispositif de sécurité de sa campagne électorale mais une plainte contre X a naturellement été déposée suite à cette attaque. En relevant la plaque d’immatriculation du véhicule des fuyards, d’ailleurs immatriculée à Prague et non pas dans la région où s’est produit l’incident, les membres de l’équipe de Topolánek ont permis à la police d’identifier deux personnes impliquées dans cette affaire. Alice Čechová est la porte-parole de la police nationale à Břeclav:
« Les deux personnes sont soupçonnées de troubles de l’ordre et attaque contre une personnalité publique, pour lesquels ils risquent jusqu’à trois ans de prison. »
Samedi, un journaliste de la télévision privée Nova a informé les services de police de la région de Břeclav qu’un homme l’avait contacté et affirmait faire partie du « commando ». Il aurait été engagé pour perpétrer cette attaque contre la somme de 10 000 CZK mais n’en aurait touchée qu’une partie. Il pourrait se rendre à la police pour témoigner mais déposer également plainte contre le commanditeur de l’attaque. La police, quant à elle, veut attendre d’avoir trouvé et interrogé les suspects pour décider de la nature de l’inculpation.La question de la multiplication d’actes violents pendant les campagnes électorales inquiète donc de plus en plus les hommes et femmes politiques tchèques. Si des attaques contre les politiciens se sont souvent produites à l’occasion de diverses élections, il s’agissait d’attaques ponctuelles et vraisemblablement non commanditées. La « guerre des œufs » de juin dernier contre le CSSD, lancée par le biais du site Facebook sur internet et particulièrement médiatisée a sans aucun doute marqué les esprits. Avec son caractère un peu cocasse, elle a peut-être banalisé ce genre d’attaques. Or le corps politique tchèque ne cesse de clamer que les opinions politiques doivent s’exprimer dans les urnes.
Lundi 24 août, les deux principaux partis politiques tchèques, l’ODS et le CSSD, qui n’ont pas l’habitude de ménager leurs arguments les uns contre les autres, ont appelé à la création d’un mémorandum commun pour une campagne législative décente.