Mondial de hockey : qui arrêtera les Tchèques ?
Après un début de Mondial de hockey convaincant, la Reprezentace abordait son dernier match de poule face aux Suisses avec l’idée d’assurer la première place du groupe A et ainsi d’aborder les quarts de finale dans les meilleures dispositions. Mission accomplie : vainqueurs des Helvètes (5-4) à l’issue d’une rencontre un peu folle, les Tchèques restent basés à Moscou et affronteront les Etats-Unis, quatrièmes du groupe B, pour tenter de se qualifier dans le dernier carré du tournoi russe.
A l’issue de ce nouveau succès face aux Suisses, le gardien Pavel Francouz exprimait ainsi le sentiment général. Cela a tout d’abord commencé par le pays-hôte, la Russie, puis ce fut au tour des Lettons, après prolongation il est vrai, puis des Suédois, des Norvégiens et encore des Kazakhs ; tous ont fait les frais de l’étonnante forme de l’équipe tchèque. Les Tchèques, qui n’ont plus remporté la moindre médaille depuis 2012, ne partaient pourtant pas favoris et les uns et les autres avaient plutôt dans l’idée de « surprendre ». Avant même cet ultime match de poule, c’était déjà chose faite malgré une première défaite dimanche face au Danemark après prolongation.
Face à la Suisse, équipe qui avait besoin d’une victoire et de rien d’autre pour espérer se qualifier, la Reprezentace avait à cœur de finir le travail, en particulier pour être assurée de disputer les quarts de finale à Moscou et de ne pas avoir à migrer vers Saint-Pétersbourg. Le coach Vladimír Vůjtek, qui fête ce mardi, et de belle manière, son 69e anniversaire, a donc procédé à quelques ajustements pour ne pas réitérer la contre-performance dominicale. D’autant plus que, pour la première fois du tournoi, les Tchèques débutaient la partie, non pas en fin d’après-midi mais juste après les douze coups de midi, un changement de régime qui n’effrayait pas le jeune attaquant David Pastrňák :« C’est quelque chose de totalement différent. Vous vous réveillez et vous passez directement du petit déjeuner à la patinoire. C’est intéressant, on a déjà joué comme cela en Amérique où le match commençait à 13h00. Je connais donc un peu et cela ne me dérange pas. Au contraire, je suis impatient. »
Impatients, les Tchèques le sont visiblement sur la glace, puisqu’ils dominent largement le début de partie et font le siège des cages suisses. Ce sont pourtant les Helvètes, sur leur deuxième tentative, qui ouvrent la marque. La Reprezentace ne se laisse pas abattre et profite d’une supériorité numérique pour égaliser via Michal Birner peu avant la fin du premier tiers-temps. La supériorité tchèque se concrétise rapidement après le retour du vestiaire puis au début du troisième tiers-temps. A 3 à 1, on se dit que les jeux sont faits… Que nenni ! La fin de match est un peu folle ; les Suisses réduisent la marque puis sont à nouveau distancés avant de revenir à nouveau à seulement une unité de leurs adversaires du jour. 5 à 4, c’est le score final d’une partie que les joueurs tchèques auraient certainement pu mieux négocier ainsi que le reconnaissait Pavel Francouz :« Même si je peux maintenant sourire et me réjouir de la victoire, je dois reconnaître que les dernières minutes de la partie ne prêtaient pas à rire. Nous nous sommes compliqués les choses nous-mêmes. Mais c’est une sorte de tempérament tchèque, je crois que c’est quelque chose qui nous appartient : mener largement au score ne nous réussit pas. Au moins, avant le quart de finale, cela doit nous convaincre que quand vous menez 5-2 ou 5-3 à quelques minutes de la fin, cela ne veut rien dire. Il s’en est fallu de seulement quelques centimètres pour que nous allions aux prolongations, donc cela doit être source d’enseignements pour nous. » Dans le même temps, les Slovaques, généreux, ont tout tenté pour vaincre les Etats-Unis. Ils y sont parvenus mais seulement après les prolongations (3-2). En conséquence de quoi, les Nord-Américains finissent à la quatrième place du groupe B et ce sont eux qui viendront à Moscou défier jeudi après-midi cette surprenante équipe de République tchèque et son hockey déluré pour ne pas dire champagne.