Natacha Régnier a présenté deux films au Festival de Karlovy Vary
Alors que ce vendredi, Karlovy Vary a accueilli trois vedettes du nouveau film de Pedro Almodovar, « Volver », à savoir Blanca Portillo, Yohana Cobo a Lola Dueñas, en milieu de semaine, c'est l'actrice Natacha Régnier qui a brillé au festival. Magdalena Segertova l'a rencontrée :
Le public tchèque vous connaît grâce au film « La vie rêvée des anges ». Avez-vous imaginé, pendant le tournage, qu'il allait connaître un tel succès international ? Et qu'elle place occupe-t-il aujourd'hui dans votre filmographie ?
« Non, on n'avait aucune idée. A l'époque, c'était vraiment un tout petit budget, un film social, où les personnages vivaient des moments sombres. Ce qui est très jolie, c'est que ce fut vraiment la nécessité de tout le monde de faire ce film. Eric Zonca, ce faisait des années qu'il voulait le faire, Elodie Bouchez aussi. Moi, j'avais vraiment besoin et envie de faire un tel personnage, un peu sombre et complexe. Quand Eric m'a offert ce rôle, ce fut pour moi une joie énorme ! Le succès de ce film, ça été quelque chose de rêvé pour nous. On ne savait pas qu'il allait aller à Cannes et avoir le prix, on ne pouvait pas imaginer que partout dans le monde, le film allait toucher le public de cette manière-là. Je me souviens que quand j'ai présenté le film en Corée du Sud, une femme s'était levée et m'avait dit : merci, ça va m'aider à vivre... C'est un cadeau magnifique qu'elle m'a fait. Ce film nous a vraiment portés. C'est vrai que grâce à lui, j'ai fait une entrée assez fracassante dans le cinéma qui était mon rêve depuis toute petite, donc il a, forcément, une place très importante. »
Vous avez alors voulu être actrice depuis toujours ?
« Oui ! Mais ça ma paru loin et inaccessible, parce que ma famille n'est pas du tout dans le cinéma. J'ai commencé à faire un court métrage avec un ami. Une comédienne l'a vu et elle m'a présenté au réalisateur Pascal Bonitzer qui faisait son premier long métrage. Donc le tout premier casting que j'ai fait à Paris, j'ai été prise et j'ai eu un agent. 'La vie rêvée des anges' était mon deuxième film. »
A Karlovy Vary, vous présentez « La raison du plus faible » de Lucas Belvaux. C'est aussi un « drame social ». Y a-t-il une comparaison à faire entre ce film-là et « La vie rêvée des anges » ?
«Oui... Au niveau des personnages que j'interprète, je trouve que le personnage du films Lucas Belvaux a quelque chose de la fille que j'ai joué dans 'La vie rêvé des anges'. Sauf qu'elle est mère et heureuse de sa vie. C'est comme si elle avait mûri et plutôt mûri bien. » Après, les films sont différents. Dans 'La raison du plus faible', il y a vraiment une notion de polar et de suspens. Ce qui est aussi fort, c'est le regard plein d'humanité et de tendresse que Lucas Belvaux porte sur ses personnages... »
Le second film que vous accompagner à ce festival s'appelle « Sunduk Predkov» (« L'été d'Isabelle »). C'est une histoire d'amour qui se passe au Kirghizstan. Le fait de tourner dans ce pays, c'était une belle expérience pour vous ?
« Une expérience magnifique. Les gens étaient d'une telle gentillesse avec moi... Et puis, le fait d'être confrontée à une culture totalement différente, je trouve que ça apporte énormément de liberté. Ce film est sentimental, il parle d'un couple franco-kirghiz qui vit à Paris. Lui, il emmène sa fiancée au Kirghizstan pour la présenter à ses parents, mais finalement, face à la tradition, il n'osera pas... Il y a des scènes burlesques et un peu mélodramatiques, il y a aussi un petit garçon qui s'appelle Timour qui est assez proche d'Isabelle. C'est un film romanesque et très beau. »
Ajoutons que « L'été d'Isabelle » du réalisateur kirghiz Nurbek Egen (la date de sa sortie en France n'a pas encore été annoncée) est en compétition dans la section A l'Est de l'Ouest. Les meilleurs films de cette sélection seront primés samedi soir, lors de la clôture du Festival.