On ne parle pas avec les communistes
L'importance des communistes augmente et certains Tchèques, de tous milieux confondus, sont préoccupés et protestent.
L'ancien président de la République, Vaclav Havel, avait déclaré qu'il ne parlerait jamais aux communistes, qu'il ne les recevrait jamais. Parole donnée, parole tenue, Vaclav Havel a toujours refusé de les côtoyer, même si les communistes étaient présents au Parlement. Son successeur, Vaclav Klaus, n'est pas de la même pâte : il se déclare pour le dialogue ouvert et, lors de sa première rencontre avec les formations politiques du pays, après son élection, il avait invité les communistes aussi. Tout le monde, en Tchéquie, ne considère pas la formation communiste comme un parti politique normal, surtout dans les milieux artistiques et musicaux. Une partie des musiciens et intellectuels pragois a lancé, en juin déjà, l'initiative d'une pétition intitulée « On ne parle pas avec les communistes ». Selon son organisateur, l'écrivain et historien Petr Placak, elle a déjà été signée par 8 000 personnes. Au lendemain du 17 novembre, anniversaire de la chute du communisme dans l'ancienne Tchécoslovaquie, Petr Placak a organisé un concert de musiciens pragois qui protestent ainsi contre l'influence grandissante des communistes. Selon les organisateurs, des mesures juridiques devraient être prises contre le Parti communiste de Bohême et Moravie, descendant sans grands changements du parti qui avait dirigé l'ancienne Tchécoslovaquie de la manière la plus totalitaire, pendant plus de quarante ans. On devrait même l'interdire. Josef Boucek, l'un des organisateurs de la pétition, affirme que le nombre des électeurs du parti communiste ne lui donne pas le droit à l'existence. Ce nombre d'électeurs ne donnerait pas le droit d'existence à un parti néonazi, par exemple. Au programme du concert « On ne parle pas aux communistes », l'un des plus grands groupes tchèques, Lucie, mais aussi les chanteurs contestataires sous le régime totalitaire, Jaroslav Hutka et Vlastimil Tresnak.