Trois questions pour Vaclav Klaus
Une lettre ouverte adressée au président de la Chambre des Députés, Vaclav Klaus, pose à cet homme politique les questions qui intriguent depuis quelque temps de nombreux habitants de la République tchèque. Vaclav Richter.
La lettre signée par quelque soixante-dix personnalités de la vie culturelle tchèque demande à Vaclav Klaus de s'expliquer sur ses rapports avec le chef de la télévision privée NOVA, Vladimir Zelezny. Rappelons que les relations entre Vaclav Klaus et Vladimir Zelezny ont connu, dans le passé, de curieux rebondissements. En 1997, la télévision NOVA diffuse un reportage selon lequel Vaclav Klaus aurait acheté avec des moyens suspects une villa en Suisse. Pris de colère, Vaclav Klaus déclare qu'il s'agit d'un mensonge éhonté et menace d'exiger un dédommagement de 100 millions de couronnes. Sa colère disparaît cependant après sa rencontre avec Vladimir Zelezny, rencontre qui permet aux deux hommes de parvenir à un arrangement extrajudiciaire. Le contenu de cet arrangement restera secret. A partir de ce moment les relations Klaus-Zelezny s'améliorent d'une façon tout à fait spectaculaire. En 2001, le chef de NOVA va jusqu'à désigner Vaclav Klaus comme le meilleur candidat à la succession de Vaclav Havel à la présidence de la République. Entre-temps, Vladimir Zelezny fait face à de sérieux problèmes. Sa télévision se scinde en deux, la cour d'arbitrage d'Amsterdam le condamne à payer à la firme de son ancien associé, Ronald Lauder, une somme équivalant à près de 34 millions d'Euro. En plus, l'Etat tchèque risque de payer une somme encore beaucoup plus importante, car selon la cour d'arbitrage de Stockholm, il n'a pas su protéger les investissements de Ronald Lauder dans NOVA. Aujourd'hui donc un groupe d'intellectuels et de personnalités de la vie culturelle lance une lettre ouverte demandant à Vaclav Klaus quel a été le contenu de son arrangement tacite avec Vladimir Zelezny. On lui demande aussi s'il juge correct que lui, président de la Chambre de députés, soutient publiquement le chef de NOVA, homme qui figure dans plusieurs procès. La troisième question posée par la lettre concerne l'attitude du Parti civique démocrate, l'ODS, présidé par Vaclav Klaus, face au résultat de l'arbitrage de Stockholm. On lui demande si l'ODS envisage de promettre, dans le cadre de sa campagne électorale, qu'une éventuelle dette de l'Etat, due au résultat de l'arbitrage de Stockholm, ne sera pas payée par les contribuables tchèques. Trois questions délicates auxquelles Vaclav Klaus est prêt à répondre encore au cours de cette semaine.