Komercni banka : Les indices mèneraient à la mafia
Nos auditeurs s'en souviennent, il n'y a pas longtemps, la Komercni banka, banque commerciale tchèque, s'était trouvée en difficultés dues à un taux élevé de crédits irrécouvrables. L'enquête ouverte à ce sujet mènerait à la mafia russe. Omar Mounir.
A en croire sa livraison de ce lundi, le quotidien Mlada fronta Dnes détiendrait des documents secrets, dont il ressort que la firme B.C.L., de l'homme d'affaires autrichien Barac Alon, qui a occasionné à la Komercni banka une perte de huit milliards de couronnes tchèques, aurait des liens personnels et d'affaires avec deux grandes organisations criminelles russes. Les liens personnels seraient Semione Moguilevitch et Serguei Mikhaïlov. Les liens d'affaires : des mafias de l'ex-Union soviétique.
Et le journal de conclure que, compte tenu de cette situation, il n'est pas exclu que la Komercni banka, qui a financé à coups de milliards de couronnes, depuis 1995, des opérations commerciales fictives de Barac Alon, ait servi aussi à blanchir l'argent d'organisations criminelles russes.
En ce qui concerne les relations de Barac Alon avec la mafia russe, le bureau de détectives Control Risk, les avait déjà signalées. Précisons qu'il fut chargé, à la fin de l'an dernier, de l'enquête sur l'origine de l'endettement de la Komercni banka. Il aurait souligné, à ce propos, dans un rapport confidentiel, que, "selon des sources russes de haut niveau et dignes de foi, Alon a des relations personnelles et commerciales non seulement avec Serguei Mikhaïlov, mais aussi avec la mafia de Solntsevo. Les mêmes sources affirment que Alon et son frère ont servi comme banquiers non officiels pour Mikhaïlov et le groupe de Solntsevo." Cette liaison, la presse autrichienne s'en serait déjà fait l'écho à la fin de l'an dernier.
Le journal souligne que ce bureau de détectives, dont le siège est en Grande-Bretagne, loue ses services à plusieurs firmes, banques et organisations dans le monde, pour collecter les informations.
Mlada fronta Dnes précise par ailleurs que la direction de la Komercni banka était au courant des ces liaisons qu'elle n'a pas cru bon de révéler à la police. Sur les documents en question, l'ancienne direction de la banque observe, comme de bien entendu, une attitude de réserve. La nouvelle direction - on la comprend - ne veut rien savoir. Quant à la police, elle se dit intéressée par ces documents qu'elle ne manquera pas de réclamer. Que valent ces révélations et quel effet auront-elles sur le déroulement de l'enquête ? C'est ce que l'avenir nous dira.