12 ans depuis la Révolution de velours
Douze ans qui se sont écoulés depuis, n'ont pas effacé le souvenir des moments inoubliables de la révolution de velours qui a été déclenchée par une manifestation, le 17 novembre 1989, durement réprimée par la police. Le haut-lieu des célébrations, samedi dernier, a donc été avenue Narodni à Prague, là où tout avait, à l'époque, commencé. Les gens y venaient, pendant toute la journée, pour allumer des bougies et pour apporter des fleurs, Vaclav Havel et d'autres représentants politiques n'y manquaient pas. Des festivités ont eu lieu à d'autres endroits encore, à Prague et ailleurs. La place Venceslas, principale place de Prague, témoin des manifestations de masse, de 1989, a accueilli, cette fois-ci, des groupes de mécontents qui ont saisi l'occasion pour donner libre cours à leurs critiques et objections... La Télévision tchèque, qui est une télévision publique, a diffusé, à l'occasion du douzième anniversaire de la Révolution de velours, plusieurs documentaires intéressants, dont celui consacré aux destinées de certains protagonistes de la révolution. L'un d'entre eux s'appelle Martin Mejstrik. Jaroslava Gissübelova l'a rencontré.
Dix ans après la Révolution de velours, Martin Mejstrik a, de nouveau, été parmi les anciens leaders mais qui, cette fois-ci, ont fait appel aux dirigeants des principaux partis politiques à démissionner. Leur appel exprimant une déception profonde pour la manière dont les politiciens exercent le pouvoir qui leur a été confié.
Aujourd'hui, Martin Mejstrik est représentant de la municipalité de Prague 1. Il est membre de la commission de la culture et de l'environnement. Il travaille comme jardinier. Quelle est son opinion sur le 17 novembre 1989, douze ans après?
"Beaucoup de jeunes de la génération actuelle ne savent pas grand chose sur les événements, d'il y a douze ans. Ils confondent Jan Opletal - étudiant mort lors d'une manifestation estudiantine de 1939 réprimée par des nazis, avec Jan Palach, qui s'est immolé par le feu, en janvier 1969, en signe de protestation contre la léthargie de la société devant la présence des troupes soviétiques et devant le régime normalisateur. D'une part, c'est bien, dit Martin Mejstrik, car c'est un signe de ce que pour la plus jeune génération de ce pays, la liberté et la démocratie sont un standard. Pour eux, il est normal de vivre dans la démocratie. D'autre part, il reprocherait aux parents et aux enseignants de ne pas assez souligner aux jeunes que la liberté n'est pas une évidence. Il est déçu de l'absence quasi-totale de l'éducation éthique, puisqu'il estime que la liberté, c'est avant tout une affaire éthique et morale. A la question de savoir si, le 17 novembre 1989, il ne craignait pas un échec de la grève estudiantine, Martin Mestrik m'a dit qu'au moment où la grève était lancée, la nuit du 17 novembre, il savait déjà que l'enjeu était énorme et qu'il fallait aller jusqu'à la fin, même au prix des sacrifices."