Rencontre de Vaclav Havel avec des représentants des mouvements estudiantins
Ce vendredi, le président de la République, Vaclav Havel, a reçu ceux qui ont, en tant qu'étudiants, vécu les événements dramatiques de 39, 89, mais aussi de 1968, où le pays a fait face à l'occupation soviétique. La rencontre a eu lieu au château de Lany, à proximité de Prague, où le Président se rétablit après son hospitalisation récente. Jaroslava Gissubelova a été sur place...
C'est pour la première fois, depuis la révolution de velours, qu'une telle rencontre a eu lieu. A son issue, le Président Vaclav Havel a dit à propos de son contenu:
"J'ai parlé avec des représentants des trois vagues de résistance estudiantine tchécoslovaque pour la liberté, la démocratie et l'indépendance. Ces trois mouvements - de 1939, de 1968 et de 1989, ont eu une forme différente, mais une chose leur était commune: la transmission des idéaux de l'amour de la liberté, la volonté de contribuer au changement de la situation ou, pour le moins, la volonté de s'opposer à la violence. On peut observer dans la société actuelle un phénomène de l'oubli. La connaissance du passé est indispensable pour le présent. Savoir qui nous étions, qui nous sommes et qui nous serons. Il n'y a pas d'identité sans la continuité."
Jakub Cermin est président du groupe historique des étudiants de novembre 1939. Le legs de ces étudiants pour le présent est le suivant:
"En 1939, notre pays a été occupé par les nazis. Nous étions jeunes et nous étions conscients de ce que nous devions défendre et protéger notre pays, notre culture, notre civilisation. Notre legs à la génération actuelle est qu'il est nécessaire de protéger la liberté et la démocratie, partout où elle est menacée".
Simon Panek a été l'un des leaders de la grève des étudiants, en novembre 1989:
"Le principal qu'on se rappelle, une fois par an, est que nous avions une chance exceptionnelle et unique de participer, pendant deux mois, à la grève des étudiants et de voir le régime communiste s'écrouler. Toute la question qui se pose aujourd'hui est, comment se porte la société, 12 ans après. Elle se porte relativement bien, beaucoup dépend de chacun de nous, non seulement des politiciens. L'essentiel est que le communisme n'est plus. C'était notre but, dès que nous étions entrés en grève, en 1989. Nous n'avons pas voulu renouer avec le processus du renouveau de 1968. Mais nous avons toujours eu en vue le legs des étudiants qui s'étaient opposés au pouvoir nazi, en 1939."