L'intervention de Vaclav Havel au sommet de New-York
Revenons encore au sommet du millénaire qui a eu lieu, la semaine écoulée, en présence de près de 160 représentants du monde, à New-York. Avant sa clôture, le Président tchèque, Vaclav Havel, a prononcé une intervention. Alena Gebertova relate ses principales lignes.
Comment sera notre monde et l'ONU dans cent ans ou plus ? Voilà la question à laquelle Vaclav Havel a essayé de donner une réponse devant un auditoire on ne peut plus prestigieux. Le nombre de possibilités qui existent, effrayantes ou idéales, est illimité, a-t-il dit. C'est sur la meilleure des deux solutions que Vaclav Havel s'est penché en esquissant sa vision de la future évolution de l'ONU.
A l'avenir, cette organisation s'appuierait sur deux piliers : la session plénière comme précédemment et sur une institution composée de représentants élus par les habitants de notre planète. Selon Havel, le nombre de représentants de différents pays répondrait à leurs étendues. Ces deux institutions seraient chargées de créer et de garantir la législation mondiale. Le Conseil de sécurité, estime le Président tchèque, sous sa forme modifiée, resterait l'organe exécutif. Sa tâche consisterait à contrôler et à exiger la réalisation des lois et des résolutions de l'ONU dans les domaines de la sécurité, de l'alimentation, du concours économique, de la santé publique, des finances et autres.
Dans son discours, Vaclav Havel a saisi l'occasion pour insister, une nouvelle fois, sur la responsabilité de l'homme. Il s'agit, d'après ses propores paroles, de l'un des problèmes clés de la civilisation d'aujourd'hui. Cette responsabilité n'a pas une simple dimension individuelle. Elle est confrontée à l'infinité et à l'éternité. « A mon sens, le principal défi à l'ère de la mondialisation est celui de la responsabilité globale », a dit à la fin Vaclav Havel. Sans cette responsabilité, une réforme efficace de l'ONU ne serait pas envisageable.