Le chef de la diplomatie tchèque et les Balkans
Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Kavan, pour le quotidien Lidové noviny : la République tchèque est considérée comme un pays qui connaît très bien la situation dans les Balkans. Les détails par Alain Slivinsky.
Selon le ministre, le nouveau régime yougoslave peut demander une aide des plus larges à la République tchèque - des produits de consommation, en passant par les pièces de rechange, jusqu'à la diplomatie. Dans l'entretien publié par le quotidien Lidove noviny, Jan Kavan affirme que la République tchèque est prête à aider la Yougoslavie dans ses efforts de revenir dans les institutions internationales, et d'améliorer ses relations avec les pays occidentaux. Aucune note officielle n'est nécessaire. Il suffit que le Président ou le futur ministre des Affaires étrangères indiquent ce dont ils ont besoin. A Belgrade, le chef de la diplomatie tchèque a offert au Président yougoslave toutes les formes de coopération. Naturellement, la coopération dont le pays a réellement besoin. Jan Kavan rappelle, dans son interview, que l'histoire a vécu des exemples d'Etats qui imposaient leur coopération à d'autres Etats, qui décidaient ce dont ils avaient besoin. Dans le cadre de bonnes relations cela n'est pas souhaitable. Le ministre indique qu'il est inutile de forcer une porte qui est ouverte et qu'il respecte pleinement la souveraineté de son partenaire, dans le cas de la Yougoslavie. A la question concernant d'éventuelles consultations de la diplomatie tchèque avec les pays occidentaux, Jan Kavan répond qu'il a parlé de la question seulement d'une manière informelle avec le ministre grec Papandreou. Aucun pays de l'Alliance de l'Atlantique Nord n'a demandé à la Tchéquie de servir d'intermédiaire dans ses rapports avec la Yougoslavie. Le ministre affirme que la politique étrangère tchèque tient rigoureusement compte de ses engagements internationaux et de sa qualité de membre de l'OTAN. D'un autre côté, c'est une politique indépendante et active. La Tchéquie est prête à aider là où elle le peut, mais elle n'est pas, indique en exagérant un peu, Jan Kavan, le messager d'un autre puissant pays. Le ministre des Affaires étrangères tchèque est persuadé que la République tchèque est souvent considérée par les pays de l'OTAN comme un Etat qui connaît assez bien la situation dans les Balkans. Il a pu s'en rendre compte, lors d'entretiens sur la situation en Yougoslavie, avec ses collègues français, américain ou allemand. Revenant à l'initiative tchéco-grecque, de l'année dernière, Jan Kavan, a déclaré que la Tchéquie est considérée comme un pays ami par la Yougoslavie et le nouveau régime, en raison de cette initiative justement. Au moment des bombardements de l'OTAN, l'année passée, l'opposition au régime de Milosevic savait que la Tchéquie s'était comportée comme un membre loyal de l'Alliance, mais qu'en même temps, elle avait cherché des solutions diplomatiques découlant des besoins de cette opposition. Cette dernière est au pouvoir, aujourd'hui, elle se tourne donc vers la République tchèque.