L'ODS dit oui au déficit budgétaire 2001
Plus d'une fois, ces dernière années, l'adoption du budget a failli bloquer les institutions et conduire à des élections anticipées. L'on s'attendait, non sans crainte, à pareil scénario, cette année aussi, et voilà que tout a l'air de bien se passer. Omar Mounir.
En effet, lors d'un accord signé, ce jeudi, entre la social-démocratie, à la tête du gouvernement minoritaire unicolore, et son partenaire dans le fameux contrat d'opposition, l'ODS, les parties sont tombées d'accord sur la diminution de l'endettement de l'Etat, moyennant compensation par le revenu de la vente des licences de télécommunication. La porte s'est trouvée ainsi ouverte à la définition des grandes lignes du budget pour l'an 2001. Et de fait, comme par enchantement, c'est en première lecture que la Chambre des députés, avec les 127 voix des deux partis, a adopté le projet de budget : des recettes évaluées à 636,2 milliards de couronnes et des dépenses de l'ordre de 685,2 milliards.
L'ODS a donc accepté que les 20 milliards de déficit prévus initialement soient devenus 49 milliards. Certains observateurs n'excluent pas que la moralité retenue de l'expérience des années passées, aussi bien que l'approche des échéances électorales y soient pour quelque chose. A quoi bon de bloquer un budget qu'on finira par adopter pour son propre salut d'abord, s'attirant inutilement les foudres d'un électeur las de la politique politicienne?
Vaclav Klaus pavoise et n'hésite pas à faire de la morale politique à une opposition visiblement irritée de voir que ces deux mastodontes filent le parfait amour, annonçant pour elle des lendemains post-électoraux difficiles. "Que les quatre partis de la coalition ne le prennent pas en mauvaise part, a dit Vaclav Klaus, sur pareilles choses, il est nécessaire de débattre sérieusement." Il reconnaît que le déficit n'est pas idéal, et se félicite cependant que fin ait été mise à son aggravation chronique.
Pour le chef des chrétiens-démocrates, Jan Kasal, ce budget est une hypothèque de plus sur l'avenir. Pour Karel Kühnl de l'Union de la liberté, il ne tient pas tellement compte de l'avenir qui cacherait d'autres déconvenues. Son collègue dans le parti, Ivan Pilip ne voit dans la diminution du déficit pour 2001 qu'un déficit supplémentaire portant le déficit public à 140 milliards de couronnes. Quant au chef de file communiste, Miroslav Grebenicek, il trouve que le déficit "n'est qu'une trahison de l'engagement pris, pour justifier la vente du patrimoine national aux étrangers." Enfin le ministre des Finances, lui, le déficit, il s'en accommode pourvu que certaines normes d'une gestion budgétaire saine soient respectées: la croissance du PIB en couronne constante de 3%, une inflation tout au plus de 4,7% et le chômage qui ne doit dépasser les 9%. C'est ce qu'il a appelé, en bon social-démocrate, les critères macro-économiques conservateurs.