Vaclav Havel: Seuls les Tchèques peuvent être un danger pour eux-mêmes
Lors de la cérémonie de remise des médailles à la salle Vladislav au Château de Prague, le 28 octobre, fête nationale, le président Vaclav Havel s'en est longuement pris à la phobie de perte d'identité véhiculée parmi le public. A son avis, organisations internationales et institutions internationales ne menacent pas notre identité. Et si perte de l'identité il y aurait, seuls les Tchèques y parviendraient, a-t-il dit. Omar Mounir.
Effectivement, nous avons eu droit à un long sermon, presque de bout en bout en point d'interrogations, où le président écrivain met à contribution ses talents pour capter, séduire, et édifier son auditoire. "S'il y a quelqu'un qui menace notre souveraineté, a-t-il annoncé, en tant que modèle humain, normes de vie, règles de conduite et coutume, avec une expression éthique et esthétique, c'est bien nous seuls, en agissant de notre propre volonté, par nos négligences et notre laisser-aller. Nous ne subissons maintenant aucun diktat de l'étranger."
Secteur par secteur la vie publique est passée en revue. Et d'abord le domaine politique. "Qui de ces leaders qui devaient être un exemple à la tête de leurs partis, nie ses propres machinations politique avec un sourire en coin, a dit le président?" La presse a vu dans ce propos une allusion claire à Vaclav Klaus et Libor Novak, dans l'affaire du financement occulte du Parti civique démocrate (ODS). Et Vaclav Havel de continuer: "Qui a introduit dans notre vie politique et publique des éléments de nature à la corrompre au nom de la jalousie, l'escroquerie, l'égoïsme, la haine et l'envie? "Et qui nous pousse subrepticement afin que nous restions toujours sans coeur, habitués au mensonge n'importe comment et avec n'importe qui?"
Il a attiré l'attention sur le fait qu'au sein de la langue tchèque apparaissent des paraphrases, des expressions étrangères à la langue et que nous devons aux doublages de la télévision.
Quand c'était autour de l'économie, le président n'a pas mâché ses mots dans un propos qui n'épargne ni l'exécutif ni la justice: "Lors de la décennie de notre transformation économique, a-t-il dit, des centaines de milliards ont disparu mystérieusement de plusieurs entreprises et banques, des milliards d'impôt n'ont pas été payés, sans que personne ne soit pour autant poursuivi et sanctionné. " Selon Havel, il y a longtemps que des citoyens honorables devaient réagir avec vigueur contre ceux qui s'attaquent à tout ce qui représente les bons côtés de notre société.
"Si nous voulons vraiment, et si nous sommes décidés, a-t-il conclu, à participer aux élections avec un vote juste, nous verrons qu'un espace international nous est effectivement ouvert, aussi bien que la culture démocratique de nos voisins, amis et alliés, soit le milieu le plus propice pour le développement de notre unité nationale." Le dernier mot de la fin aura donc été pour l'Union européenne et par conséquent contre les adversaires de l'Union.