Les trésors restitués
Près de 7000 oeuvres d'art devraient être restituées par les musées tchèques aux familles de leurs anciens propriétaires, victimes, dans la majorité des cas, de l'holocauste. Vaclav Richter.
Les oeuvres en question, confisquées par les nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale, sont entrées, après la guerre, en possession de l'Etat. Aujourd'hui, elles font partie des collections de la Galerie nationale et d'autres musées tchèques. Une nouvelle loi permet aux descendants de leurs anciens propriétaires qui n'ont pas la citoyenneté tchèque de demander la restitution de ces trésors. Une commission d'experts dirigée par le vice-premier ministre, Pavel Rychetsky, créée il y a un an, a déjà répertorié près de 7000 objets d'art concernés par la nouvelle loi et leur nombre n'est pas encore définitif. Bien qu'on admette en général le droit des héritiers de recouvrer les biens volés, les restitutions n'en seront pas moins douloureuses pour les musées concernés. La Galerie des arts plastiques d'Ostrava risque de perdre ainsi une collection précieuse comprenant, entre autres, des toiles de Munch, de Kokoschka et de Klimt, la Galerie morave de la ville de Brno devra renoncer à un ensemble admirable de dessins de maîtres européens. Le ministère tchèque de la Culture prépare maintenant un site sur le Web pour mettre à la disposition des personnes concernées les informations sur les oeuvres répertoriées. Les conservateurs espèrent encore que le ministère de la Culture pourrait réduire les pertes des musées en rachetant au moins une partie des objets d'art restitués. Malheureusement, on sait que le ministère ne dispose que de peu de moyens pour les achats de ce genre. Le directeur de la Galerie des arts plastiques d'Ostrava, Petr Beranek, propose une solution. Il estime que l'héritier de la collection Federer, qui est la fierté de son institution, devrait laisser la collection de son père dans la galerie en tant que prêt à long terme. Il serait cependant trop optimiste de croire qu'une telle solution serait acceptée par la majorité de ceux qui demandent depuis des années la restitution de leur héritage.