Le rapport de la Commission européenne est pour mercredi
Quelques heures seulement et le rapport de la Commission européenne sur le degré de préparation de la Tchéquie à l'admission sera rendu public. Mais déjà, on applaudit. Omar Mounir.
"Le rapport sera positif, il n'y a pas de doute", a déclaré l'un de ses rédacteurs et négociateur de la Commission européenne, Michael Leigh. Il a ajouté que l'évaluation est positive notamment grâce à l'amélioration de la situation économique, la rapidité de réalisation des réformes, l'harmonisation satisfaisante de la législation. Mais la Commission souligne la persistance d'insuffisances dans l'administration publique et la justice, la lutte contre la corruption et le crime organisé.
La classe politique tchèque s'est à son tour prononcée, chaque parti tirant la couverture de son côté. Vaclav Klaus, président de la Chambre des députés et chef du Parti civique démocrate (ODS) a déclaré avec une pointe d'amertume: "Pas même une appréciation négative ne m'aurait étonné, ce pourquoi, je ne vais pas applaudir. Dans la vie en Tchéquie, nous voyons bien ce qui est réalisé". Le chef de la commission parlementaire pour l'intégration européenne, Jaroslav Zverina (ODS), a déclaré que le mérite dans le rapprochement avec l'Europe revient au contrat d'opposition qui a créé une ambiance propice au travail.
"Je crois fermement, a dit le président de la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des députés, Lubomir Zaoralek, que ce jugement confirme la position de la Tchéquie à une place préférentielle, mais il serait faux de se prononcer de la sorte tant que nous ne savons pas de quelle manière l'Europe va s'élargir". Pour le président du groupe communiste à la Chambre, Vojtech Filip, la question laissée de côté est de savoir si la Tchéquie a fait du progrès dans la démocratie médiatique. Il estime étriqué l'espace médiatique réservé à son parti.
Les plus intéressantes et sans doute les plus accablantes pour les responsables politiques, toutes tendances confondues, sont les réactions des organisations non gouvernementales (ONG). Une opinion réunissant les représentants de la presse, le Comité tchèque d'Helsinki, l'Union des magistrats et la communauté juive Bejt Praha. Les ONG sont mécontentes pas seulement du niveau de la culture politique, mais aussi de l'état des tribunaux et de l'administration de la justice, de l'enseignement, de la santé publique, de la culture, de l'état de l'environnement et de l'économie. Ils ne font pas que critiquer mais proposent des solutions. Ils recommandent aux partis comme aux leaders politiques d'inaugurer publiquement ce qu'il convient d'appeler, selon eux, une discussion consensuelle avec les citoyens et les ONG sur tous les problèmes non solutionnés et où "la lumière est mise sous le boisseau".