Nouveau blocage - nouvelle crise entre Prague et Vienne ?
Les opposants autrichiens à la centrale nucléaire de Temelin viennent d'annoncer un renouvellement du blocage de la frontière avec la République tchèque. Et ceci quelques heures seulement après une rencontre prometteuse du Premier ministre tchèque Milos Zeman avec le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel. Plus de détails avec Magdalena Segertova.
Le résultat des conversations Zeman-Schüssel, menées mardi soir en Moravie du sud, fut plus ou moins optimiste. Pour certains. Les deux hommes politiques s'étaient préalablement mis d'accord sur plusieurs points: la sécurité de Temelin aurait dû être soumise à une analyse d'experts de la Commission européenne et en revanche, l'Autriche ne devrait pas empêcher la République tchèque d'adhérer à l'Union européenne. Milos Zeman et Wolfgang Schüssel ont prévu de confirmer leur entente en novembre, à Vienne. D'ailleurs, plus aucun blocage de la frontière tchéco-autrichienne n'aurait dû avoir lieu. Mais les opposants à Temelin, pour qui les fruits du dialogue politique sont bien amers, ne le respectent pas. Pour eux, il n'existe qu'une issue de la crise : l'arrêt du fonctionnement de la centrale pour au moins six mois. A partir de jeudi matin jusqu'à lundi soir, les trois passages frontière avec la Haute-Autriche seront donc de nouveau bloqués. "Notre population sent que son existence est menacée. Il s'agit d'une légitime défense", a dit Josef Pühringer, gouverneur de la Haute-Autriche, qui dirige les protestations. Selon lui, il est inacceptable que les spécialistes examinent la centrale en marche. Il propose aussi d'élaborer, pendant les six mois du "repos" de la centrale, un rapport sur ses retombées sur l'environnement. Le chancelier Schüssel, critiqué fermement par les activistes pour son attitude tiède lors des discussions avec Milos Zeman, appelle les manifestants à ne pas compliquer le dialogue avec Prague, tout juste établi. De l'autre côté, il ne veut pas non plus recourir à la force et envoyer à la frontière la police. Milos Zeman, lui, ne cache pas son exaspération vis-à-vis de cette nouvelle vague de protestations, qu'il croyait déjà conjurées.