Les Roms optent pour l'autodéfense
Une semaine après le crime raciste de Svitavy, qui a coûté la vie à un Rom de 31 ans, frappé à coups de couteau par un skinhead, la police se montre apparemment dans l'incapacité de protéger les témoins. Les derniers développements avec Omar Mounir.
Suite aux protestations multiples d'associations et d'organisations des droits de l'homme contre ce contrôle, on s'attendait, ce vendredi, à ce que le ministre tchèque des A.E., Jan Kavan modifie, après sa rencontre avec l'ambassadeur du Royaume-Uni à Prague, David Broucher, quelque chose de la situation actuelle. Il n'en est apparemment rien. L'agence de presse CTK informe, à ce propos, que les contrôles britanniques à l'aéroport de Ruzyne sont en règle d'après le ministre Kavan. Lequel, ajoute la dépêche, dit n'avoir aucune preuve de discrimination à l'égard des Roms et ne va donc pas demander que des changements soient apportés aux mesures prises par les Britanniques. L'administration britannique a le droit de refouler les auteurs de fausses déclarations, ajoute le ministre. En revanche, aussi bien Kavan que Broucher ont exprimé leur mécontentement quant aux informations que diffuse à ce sujet la presse, notamment le reportage de la Télévision tchèque. On se souvient que ce reportage est l'oeuvre d'un reporter Rom avec une collègue non Rom qui ont joué les voyageurs à l'aéroport, sous l'oeil d'une caméra cachée, en déclarant les mêmes motifs de voyage, les mêmes sommes d'argent emportées, et la même adresse. La non Rom est passée, le Rom est refoulé.
Cela étant, une voix discordante, la première, s'élève au sein même du gouvernement. C'est celle du ministre de la Culture, Pavel Dostal. Il dit une chose simple : "Les procédés des fonctionnaires anglais à l'aéroport de Prague sont discriminatoires." Leur présence n'est donc toujours pas mise en cause, dans son principe, par un ministre. Mais ne serait-ce déjà pas une fissure dans la cuirasse gouvernementale ? Un ministre dit une chose, l'autre soutient le contraire.