Les répercussions du référendum irlandais en République tchèque
Le 8 juin, l'Irlande a dit "non", dans un référendum, au traité de Nice qui devait ouvrir la voie vers l'élargissement de l'Union européenne. Vaclav Richter résume les réactions tchèques à cette information inattendue.
La presse tchèque s'est montrée d'abord assez sceptique. "L'élargissement de l'Union est menacé d'effondrement et Bruxelles doit agir pour faire continuer ce processus," lit-on par exemple dans le journal Mlada fronta Dnes. Par contre, selon le ministère tchèque des Affaires étrangères, on ne doit pas interpréter le résultat du référendum irlandais comme une mise en cause de l'élargissement. Et le ministère de souligner le taux de participation relativement faible à ce référendum (32,9%) et le soutien relativement élevé que les Irlandais manifestent pour l'élargissement de l'Union (53,8%). Néanmoins, selon le ministère, le résultat ne doit pas être sous-estimé. Il faut le considérer comme une impulsion pour l'intensification du débat publique sur les questions européennes et réserver la priorité à l'élargissement, estime le ministère des Affaires étrangères et souligne qu'il faut respecter le calendrier du processus de ratification du traité de Nice. Par contre, selon le député Jan Zahradil, candidat du Parti civique démocrate tchèque (ODS) au poste de chef de la diplomatie tchèque dans le prochain cabinet, le résultat du référendum irlandais est une mauvaise nouvelle pour les candidats à l'intégration européenne car il pourrait ralentir l'élargissement. Jan Zahradil estime que la faible participation à ce référendum démontre que le processus d'intégration européenne s'est éloigné des gens simples à un tel point qu'ils ont cessé de le comprendre. Il constate néanmoins que le référendum est l'expression de la volonté du peuple irlandais et que son résultat est tout à fait légitime.